Interview de Wrecker (avec Florent Delattre)

Présentation du groupe :

Wrecker était un groupe de Deathgrind venant de Strasbourg. Les dates sont floues, le projet se serait créé autour de l'an 2000, et se serait terminé... un jour? Le groupe est plus ou moins un side-project de Naked Scarecrow, les deux ont coexisté puis se sont éteints. Aujourd'hui, Florent (Balodis) Delattre répond à mes questions!

Sommaire :

L'Interview :

Question n°1 : Salut Florent, avant tout, merci d’avoir accepté de répondre à mes questions. Aujourd’hui on va parler de ton vieux groupe de Deathgrind : Wrecker! Peux-tu commencer par te présenter?

Florent : Attends de lire mes réponses avant de me dire “merci”, hé hé ! Bon, ben, du coup, moi c’est Florent Delattre sur mes papiers, FBD quand je gueulais dans Naked Scarecrow et dans Wrecker - le B étant celui de Balodis, nom de famille maternel - ; et Sob en tant qu’auteur de bandes dessinées Des fois, j’écris aussi ; d’où la majorité des textes signés FBD pour Naked Scarecrow et Wrecker (là, je fais une pause, je rigole, parce que parler de textes pour Wrecker... Hu hu !...). Sinon, j’en ai aussi fait les artworks.

Question n°2 : Wrecker était un groupe comportant deux membres, toi et Gilles Hecker. Comment vous êtes-vous rencontrés et comment avez-vous commencé à faire de la musique ensemble?

Florent : Alors... Ça remonte à loin ! Ça a commencé avec V.D. (Venereal Disease), groupe de “Fat Metal” (genre de proto Grind dérivé du Thrash au lieu du Punk). C’était un groupe que Gilles avait fondé avec des potes à lui qui devinrent aussi les miens. Son vocaliste habitait loin et devait venir en train. Au bout d’un moment, Gilles m’a proposé de le remplacer, et j’ai intégré V.D. avec un autre pote, décédé depuis. Bref ! Le groupe n’a pas duré. J’avais en tête l’idée de Naked Scarecrow, avec ce concept de faire des morceaux variés, sans se limiter à un style de Metal ; Gilles m’a suivi volontiers. Je vais pas te faire la bio de Naked Scarecrow ; mais en parler est nécessaire. Donc, on a sorti un premier album. Après quoi, pour se défouler, avec Gilles, on s’est amusé à plus ou moins improviser des titres Death/Grind ; et on s’est dit qu’il fallait en faire quelque chose ! J’ai vite eu l’idée du concept, faire un EP court qui ressemble à une démo, avec en guise de livret une simple feuille, un artwork minimaliste à la limite du gribouillage, comme si tout avait été torché viteuf en une soirée dans un garage obscur. Notre compère de Naked Scarecrow, qui n’est pas franchement branché bourrin, a néanmoins accepté de composer l’instrumentale finale, ayant capté le concept. Il a aussi mixé l’EP. La suite à la question suivante !...

Question n°3 : Comment s’est créé Wrecker? En quelle année, où... Et quel était votre but avec ce groupe?

Florent : La création, j’en ai donc parlé, mais je peux apporter des précisions, ouais... L’année exacte, je ne sais plus... Le premier album de Naked Scarecrow est sorti en 1999, celui de Wrecker en 2001... Sachant qu’on avait des concerts... Non, je ne sais plus. Mais bon, tu vois la période. Quant au but : il n’y en avait pas vraiment au début ; on voulait bourriner et d’une certaine manière faire des clins-d’œil à tous ces groupes underground plein d’énergie et de créativité brutale ! Par la suite, on s’est amusé à imaginer décliner le concept ; mais ça, c’est pour une autre question.

Question n°4 : En 2001 vous sortez votre unique démo : Humanicon. Comment l'avez-vous enregistrée? Vous l’avez sortie en CD, à combien d’exemplaires et qui l’a sorti?

Florent : Alors, comme dit, c’est censé être un EP aux allures de démo. On l’a enregistré grâce et avec Julien Kuntz, notre claviériste expert en machines de Naked Scarecrow qui, donc, a composé l’instrumentale finale. On l’a produit nous-mêmes, et on a réussi à pouvoir payer pour imprimer et sortir les CD. Par contre, je ne sais plus combien. Je vais probablement dire une connerie, mais ça doit être 500 copies max. Je crois.

Question n°5 : A voir les titres des morceaux, le mot “human” revient souvent (4/8 pistes). La piste d’ouverture se nomme “Subhuman” et la dernière “Humanicon”. Tu m’arrêtes si je pousse l’analyse trop loin, mais le “sous-humain” qui finit par devenir une “icône” me paraît être une idée très intéressante. Il y a un côté hystérique qui s’en dégage (l’artwork renforce ça d’ailleurs). Que voulais-tu partager avec ces morceaux, et de quoi parlaient-ils exactement?

Florent : Tu as saisi le principal : l’humain. L’humain qui peut tout autant être capable du pire comme du meilleur. L’humain qui cherche à s’accomplir, en bien ou en mal ; sagement ou livré à ses pulsions ; avec un sens des responsabilités, une éthique, ou dans la bêtise et la barbarie abjecte... Tout ce qu’on peut constater, voir, entendre, vivre, expérimenter, subir, souffrir, via la multitude d’individus, en tant que foules ou solitaires, qui composent l’humanité. Et, comme le sujet est complexe, on se laisse aller à hurler notre désarroi et à rager sur les périls et souffrances que l’on s’inflige souvent nous-même, en tant qu’espèce dominante. (Putain ! On croirait lire du Inhumate, là ! Eh, coucou Christophe !)

Question n°6 : J’ai pu voir sur votre site internet (toujours en ligne c’est presque miraculeux!) que vous aviez pour projet de faire une trilogie sur l’humain, l’art et l’industrie. Malheureusement, ce projet reste à ce jour inachevé. Aviez-vous commencé à bosser sur la suite?

Florent : On a un site internet ? Sérieux ?... Alors, oui, on avait commencé la suite. Quelques bribes de compos, des textes (qui en auraient été de vrais, ces fois-ci), et des visuels plus ou moins barrés. Pour le Art, il aurait été en deux parties, avec deux variantes de pochettes, une “crade’, et une élaborée : une partie bien Grind/Death qui aurait rappelé Humanicon, et une seconde partie où les mêmes titres, tous, auraient été réarrangés en version Doom !... Ça donne envie, hein ? ! Et pour le IF (Industrial Fuckers), il y aurait eu des effets et arrangements indus pour sonner en alternance froid et chaud.

Question n°7 : Qui s’occupait des visuels du groupe?

Florent : Moi. Avec quelques idées de Gilles pour la suite qu’on ne verra jamais. C’est dommage, d’ailleurs, qu’on n’a pas su continuer, y avait une évolution intéressante !

Question n°8 : En quelle année le groupe s’est-il séparé et pourquoi?

Florent : C’est marrant, mais, du coup, ça me fait me demander si le groupe a vraiment existé. Je veux dire, comme un groupe à part entière, un side-project concret... De fait, on ne s’est pas séparé, on n’a juste plus fait de Wrecker.

Question n°9 : Est-ce que Wrecker a pu se produire en live? Si non, est-ce que c’est quelque chose qui vous aurait plu?

Florent : Non, et ouaiiis ! Au moins une petite dizaine de fois, ça aurait été sympa. Mais on avait déjà Naked Scarecrow pour ça, et ce n’était pas triste !

Question n°10 : Es-tu toujours en contact avec Gilles? Est-ce que tu voudrais revenir avec Wrecker, ou ressortir la démo?

Florent : Je revois Gilles, assez rarement, mais de temps en temps. Là, il fait de la bière, il a une micro-brasserie dans les Vosges : la Moussière ! Sur son site, il y a moyen de faire des petits concerts. On a déjà évoqué d’y jouer du Naked Scarecrow, et donc, pourquoi pas du Wrecker ? Quant aux CD, on en a plein encore !

Question n°11 : Toi et Gilles avez aussi joué dans Naked Scarecrow et “V.D.”. Je n’ai pu trouver aucune information sur V.D., quel était ce groupe? Quel genre de musique, que signifie cet acronyme et... avez vous sorti quelque chose sous ce nom?

Florent : J’ai déjà parlé de V.D. au début, mais je n’ai pas tout dit. Il y a un live bien cradingue qui existe, mais introuvable commercialement parlant, pas même “sous le manteau”. Cependant, il y a au moins une vidéo sur YouTube ! Oui, une vidéo live ! Avec un titre qui deviendra un “hit” de Naked Scarecrow plus tard !

Question n°12 : As-tu joué dans d’autres groupes hors de ceux que j’ai cité? Continues-tu la musique aujourd’hui?

Florent : Alors, non, en dehors des projets avec mes potes dont Gilles, je n’ai pas officié dans d’autres groupes. Je ne fais plus de musique, néanmoins, j’ai tenté un truc expérimental avec FéBRILE ; mais je n’en dirais pas plus. Y a aussi deux ou trois vidéos obscures sur YouTube.

Conclusion : Merci beaucoup d’avoir pris de ton temps pour répondre à mes questions sur Wrecker (et plus!). Je te laisse le mot de la fin, si tu veux nous partager, ajouter, recommander quelque chose, c’est ton moment!

Florent : Je suis toujours pris de cours pour les “mots de la fin”... Cherchez Sob (Sob Balodis, Sobnarvalo, Sob BD) sur FB, Insta, et TikTok si je m’y mets, pour voir mes BD et caricatures et acheter mes bouquins ! Et buvez de la Moussière du Gillers ! Salut ! Merci ! Bisous ! Hôplà !

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Interview réalisée entre Mai et Juin 2025. Publiée le 09/07/2025