Interview de Scaveng'ours (avec Oso)

Présentation du groupe :

Aujourd'hui on s'attaque (pas trop quand même) à l'ours charognard, j'ai nommé "Scaveng'Ours". Du Heavy/Thrash parisien qui a existé un peu moins de 10 ans entre 96 et 2005. Leur seul et unique album sort à titre posthume en 2021, soit plus de 15 ans après la fin du groupe. Loïc Rotureau (a.k.a. Oso) me fait le plaisir de répondre à quelques questions sur le groupe, merci à lui de s'être prêté au jeu!

Sommaire :

L'Interview :

Question n°1 : Salut Oso, merci de prendre part à cette entrevue au sujet de Scaveng’Ours! Peux-tu te présenter?

Oso : Salut, je suis donc Oso, ancien bassiste de Scavengours de 1999 environ (si je me souviens bien) jusqu’à la fin de l’aventure en 2005. Je suis actuellement dans Titan et The Hellectric Devilz.

Question n°2 : Comment s’est formé le groupe, quel était le line-up, en quelle année… en bref, raconte-nous comment Scaveng’Ours a vu le jour!

Oso : Je suis arrivé en 1999 quand le groupe était déjà créé depuis 3 ans environ. Si je me rappelle bien, à l’époque, Gael était à la batterie, il y avait Nikobutcher à la guitare et sûrement un deuxième guitariste, désolé ma mémoire me joue des tours. Au poste de chanteur, Alexis était au chant lors de mon recrutement dans le groupe. Il y a eu tellement de changement de line up qu’il faudrait se poser avec un papier et un crayon pour se souvenir précisément de tout.

Question n°3 : “Scaveng’Ours”, que signifie le nom du groupe et qui est venu avec?

Oso : Scavengours est un mot-valise de Scavengers en anglais et Ours en français. Le concept s’est affiné avec le temps mais très vite les paroles et le concept ont tourné autour des ours et des poulets. A la base, nous devions nous appeler Scavengers mais le nom était déjà pris et ça a donné un nom plus original qui a fortement influencé le concept.

Question n°4 : Comme les présentations sont faites, on va passer à l’histoire du groupe, vous vous formez en 1996, mais il faudra attendre 3 ans plus tard pour voir sortir votre première démo “Demo 1999”. Qu’avez vous fait pendant ces 3 premières années? Travailliez vous sur cette démo, faisiez vous des concerts ou autre?

Oso : Je suis arrivé une fois la démo déjà enregistrée, je ne pourrai guère t’en dire plus sur ces 3 premières années mais si mes souvenirs sont bons, le premier concert du groupe a eu lieu en 2002 au Basement.

Question n°5 : Parle nous un peu de cette toute première démo, quelles étaient vos influences sur celle-ci, comment l’avez vous sortie et comment s’est passé l’enregistrement?

Oso : J’ai un lointain souvenir de cette première démo. Il me semble qu’elle n’a été disponible que sur k7 audio et qu’y figurait une première version de “Chickenstein” appelée “Galaxy Train”. Je ne suis pas sur que l’on puisse trouver une piste quelque part mais peut être que quelqu’un du groupe de l’époque a ça dans ses tiroirs. Je l’ai eu à un moment puisque j’ai appris les premiers morceaux avec.

Question n°6 : Même question que la précédente mais avec votre seconde démo sortie en Juillet 2002 “The Sound’Ours Tapes” (qui est, si je ne me trompe pas une référence à la première démo d’Iron Maiden “The Soundhouse Tapes”). Raconte-nous l’histoire de cette démo!

Le titre est effectivement un clin d’oeil à Iron Maiden dont nous étions tous très fans. Le line up avait évolué avec Andres à la guitare et Francis au chant lors de l’enregistrement artisanal de cette première démo. Nous avons enregistré 3 titres à l’époque : “Chickenstein”, “Metal Bunker” et “A Poil les Ours”.

Question n°7 : On avance un peu en 2002 jusqu’au mois de Décembre, vous sortez “The Chicken Chainsaw Massacre” votre 3ème démo donc. On peut y voir certaines pistes revenir de la démo précédente dont “Metal Bunker”, “Chickenstein”. Est-ce que ce sont des réenregistrements, ou les mêmes versions que dans les Sound’Ours Tapes?

Oso : Nous avons reenregistré les 3 titres de la première démo avec Nicky Larsen au chant. Ce sont des nouvelles pistes. Et nous y avons ajouté 3 nouveaux titres : un morceau très thrash “Dead By Dawn”, l’instrumental “1789” (dont le titre était un clin d’oeil au morceau d’Iced Earth 1176) et une reprise de Running Wild “Raise Your Fist”. Cette dernière a d’ailleurs figuré sur l’album de reprises de Running wild “Rough Diamonds” dans une version très légèrement différente de celle de la démo. Nous avions d’ailleurs sorti cette démo lors d’un concert à la Peniche Blues Café et avions écoulé quasi 200 exemplaires.

Question n°8 : Petite pause dans les sorties du groupe, les plus attentifs auront remarqué un certain intérêt du groupe par rapport aux “Ours”. Et oui, c’est tellement subtil en même temps! Blague à part, j’aime l’idée du gimmick, ça donne une espèce de continuité dans tout ce que le groupe propose, un côté attachant et ça sonne presque comme un cri de ralliement. On peut voir que dès les débuts avec le nom du groupe il était présent jusqu’à aujourd’hui alors que le groupe est séparé. Quelles sont donc les origines de ce “délire”?

Oso : Au fil du temps, les gens ont adhéré au concept et nous avions crée ce concept d’une armée de poulets affrontant une armée d’ours. Il y avait même un site web ou les gens pouvaient s’inscrire d’un coté ou de l’autre. La pochette de notre seconde démo représentait d’ailleurs un ours en plein combat à la tronçonneuse. Evil Dead étant une également grande influence dans les paroles des morceaux, nous étions tous des grands fans. J’ai toujours été fan des concepts et celui-ci fonctionnait bien, le morceau “A Poil les Ours” était repris en coeur. On retrouve le thème ours/poulet dans au moins un morceau sur 2. Et encore aujourd’hui, on me parle des ours et mon surnom vient également de cette époque. Que des bons souvenirs.

Question n°9 : On reprend la chronologie, on est en 2005, un album est enregistré à Reims. Mais coup de tonnerre, le groupe se sépare. C’est étrange et dommage, surtout quand l’album est déjà enregistré, il n’y a presque plus qu’à le publier! Peux-tu m’éclairer sur le sujet, pourquoi cette séparation qui semble si soudaine?

Oso : L’album avait en effet été enregistré en studio en début d’année. Mais après le concert à la Loco avec Destruction et No Return en 2005, certains membres du groupe ont décidé que l’aventure s'arrêtait là et c’était la fin de Scavengours. C’est bien dommage mais un groupe reste une aventure humaine et au fil du temps, il y a eu tellement de changement de line up que la lassitude a dû jouer un rôle dans cette fin.

Question n°10 : En 2021 vous déterrez ces enregistrements, les remixez et publiez l’album sous le nom “Maniac Attack”. Étant votre seule sortie disponible en ligne, j’ai pu l’écouter. Je le trouve énorme, très honnête et avec une énergie plus que sincère. C’est absolument charmant à écouter, mais dis moi, comment en êtes-vous venus à le sortir plus de 15 ans après?

Oso : Merci beaucoup pour ces commentaires positifs, tu as bien cerné ce que nous essayions de transmettre et ça fait chaud au coeur. Avec Nicky, nous avons retrouvé des bandes non mixées et nous nous sommes dit que pour clôturer de manière définitive l’aventure Scavengours, cela pourrait être sympatique de sortir un CD en édition limitée de cet album qui ne verra jamais le jour dans sa version finale. Ce sont des enregistrements bruts un peu remixés mais n’ayant plus les bandes, nous avons fait ce que nous pouvions. Cela permettait également de sortir quelques morceaux qui n’étaient pas disponibles sur les démos et que nous jouions en live à l’époque. Cette sortie a un peu un effet cathartique car la fin du groupe a été abrupte et - pour ma part - j’avoue l’avoir mal vécu sur le coup.

Question n°11 : Considères-tu “Maniac Attack” comme un album à proprement parler, ou comme une grosse compilation, aboutissement des 6 années de vie du groupe?

Oso : On va dire que c’est une grosse maquette améliorée qui sert d’épitaphe au groupe.

Question n°12 : Cet album est la quintessence du groupe tout en faisant office de pierre tombale pour Scaveng’Ours. Une conclusion digne des compositions et de l’histoire du groupe. Que retiens-tu de toutes ces années passées au sein de la formation?

Oso : Beaucoup de fun, de souvenirs et énormément de rencontres. Je suis encore ami avec la plupart des personnes rencontrées à cette époque. Certains amis et membres du groupe de l’époque sont encore musiciens ou - en tout cas fans de musique - et il nous arrive de nous rencontrer encore très régulièrement aujourd’hui.

Question n°13 : Petite question “visuels”, qui a fait vos différents logos et artworks? Je trouve que les crédits pour ces artistes sont trop souvent omis (on rétablit donc ça avec cette question).

Oso : J’avais réalisé le montage photo et la mise en page de la première démo et j’ai honteusement oublié le nom de l’artiste qui avait réalisé la superbe pochette de “Chicken Chainsaw Massacre”. Cela me ferait plaisir de retrouver son contact, surtout que mon tatouage principal sur le bras a également été dessiné par lui.

Question n°14 : Y a-t-il une chance pour que Scaveng’Ours se reforme, ne serait-ce que pour des concerts?

Oso : Il ne faut jamais dire jamais mais je ne vois pas trop comment.

Question n°15 : Qu’avez vous tous fait depuis la fin du groupe (pour ceux qui ont continué dans la musique)?

Oso : Comme dit précédemment, je suis actuellement dans Titan et The Hellectric Devilz. Quand à Nicky; il officie dans Treponem Pal, Darwin et de multiples projets.

Question n°16 : Parmi toutes les compos du groupe, laquelle estimerais-tu être la meilleure et pourquoi?

Oso : C’était toujours un vrai plaisir d'interpréter “Chickenstein” et “A Poil les Ours” mais dans l’ensemble, tout le répertoire était fun à jouer. Si je devais choisir la meilleure à mon sens, je prendrais “Chickenstein” qui est un concentré de ce que proposait le groupe.

Conclusion : Voilà pour les questions que j’avais à te poser, j’espère que ça a permis aux gens d’en apprendre plus sur le groupe et que ça leur a même donné envie de le découvrir! Est-ce que tu as des annonces à faire? Des actus? Ou n’importe quoi que tu voudrais partager? Ces dernières lignes sont pour toi!

Oso : Les démos, l’album et des lives sont disponibles sur Youtube pour les curieux qui ne nous connaissaient pas ou les nostalgiques qui veulent se souvenir. La vie des groupes est composée de galères et de bons moments et honnêtement, je me souviens uniquement des bons moments, surtout les concerts, Strasbourg, Clermont Ferrand, Paris, chaque concert était vraiment le pied. Merci à toi pour cette interview qui ravive quelques souvenirs d’il y a plus de 20 ans. Pour conclure : A poil les Ours et fuck deep the Chickens !

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Interview réalisée entre Mai et Novembre 2025. Publiée le 27/11/2025