Interview de Grimoria (avec Nicolas Fignes)

Présentation du groupe :

Grimoria était un groupe de Black Metal ayant sévi du milieu des années 90 au début des années 2000. En croisant bien mes sources, j'ai pu remonter à Nicolas Fignes (alias Nilas), qui était tantôt le guitariste du groupe, tantôt le bassiste/chanteur. Le groupe a sorti quelques démos avant de se dissoudre en 2002.

Sommaire :

L'Interview :

Question n°1 : Salut Nicolas, merci beaucoup de prendre part à cette interview sur ton ancien groupe, Grimoria! Est-ce que tu peux commencer par te présenter?

Nicolas : Salut Crypt Tower, merci à toi pour cette interview et de faire vivre la mémoire des anciens groupes. Je suis Nicolas, acteur de la scène Metal toulousaine dans les années 90-2000. J’ai joué dans divers groupes, Grimoria bien sûr mais également Besias, Helldunkel, bassiste live au début de Nuit Noire et quelques projets qui n’ont jamais aboutis. J’ai occupé plusieurs postes, bassiste, guitariste, vocaliste. A cette époque on me connaissait plus sous le pseudo de “Nilas“.

Question n°2 : En quelle année le groupe se forme-t-il, par qui et où?

Nicolas : Je ne sais pas exactement quand le groupe s’est formé et qui en est à l’origine. J’ai rejoins la formation en 1997 si mes souvenirs sont bons,il ne manquait qu’un bassiste pour que le groupe soit au complet. On avait une personne en commun qui nous a mit en relation. On a discuter autour d’un verre, caler une répét' ensemble et c’était parti. Le groupe était établi dans la banlieue nord de Toulouse.

Question n°3 : Pourquoi avoir choisi ce nom de groupe en particulier? Représente-t-il quelque chose de particulier?

Nicolas : Et bien si tu analyses Grimoria, tu vas vite identifié Grimoire. Les titres du groupe étaient comme les pages d’un grimoire. Les morceaux représentaient chacun un récit d’un ancien temps (imaginaire). Donc oui, le nom Grimoria représente quelque chose en particulier. L’ésotérisme est également une part de certains membres qui étaient dans le groupe donc concordance également.

Question n°4 : Quel est votre but en formant ce groupe, vouliez-vous plus faire des albums ou de la scène?

Nicolas : Le but premier était de faire de la musique, juste faire de la musique. Et puis quand tu as quelques compositions tu te poses des questions. Donc on a enchaîné avec des concerts et les démos. C’était une suite logique. Il n’y avait pas plus l’un que l’autre, c’était au feeling en fonction des choses comment elles évoluaient et des opportunités que l’on avait.

Question n°5 : Quel était ton rôle au sein du groupe et comment a-t-il évolué?

Nicolas : J’ai intégré le groupe comme bassiste, et puis j’ai rajouté des backing vocals. Lorsque Tenebras a décidé de quitter Grimoria, après Demologie, il nous fallait un vocaliste, j’ai repris le chant pour devenir bassiste/vocaliste. Ensuite j’ai eu un petit soucis et j’ai laissé le chant pour redevenir juste bassiste/backing. Et à la fin du groupe j’ai occupé le poste de guitariste. Au début tout était composé, donc je n’ai pas participé à grand-chose. Et au fur et à mesure de la vie du groupe j’ai composé de plus en plus, pour finir par composer énormément.

Question n°6 : “Demonologie” sort en 1998, raconte nous un peu comment se sont passés les enregistrements et qui a fait quoi dessus!

Nicolas : Demonologie a été enregistré très simplement, en Live, dans notre salle de répèt de l’époque. Tu retrouves Tenebras au chant, Ostrak à la guitare, Zagoth aux claviers, Lord Von Carthasis à la batterie et Nilas à la basse.

Question n°7 : 1 an plus tard en 1999 vous sortez votre deuxième et dernière démo “The Black Procession”. Environ 35 minutes de Black Metal que j’aime appeler “vampirique” (raw et agressif). Cette sortie a une production particulièrement sombre, j’aimerais bien savoir comment vous en êtes venus à sortir un album aussi oppressant.

Nicolas : Cette démo reste un souvenir incroyable!! Nous l’avons enregistré en un week-end dans un petit studio à la campagne. C’était fantastique! Le son de cette démo vient d’une part, sans doute de la production. A cette époque il était difficile d’avoir les moyens d’accéder à une grosse production, donc le studio lui même y a contribué mais pas que... D’autre part, le mélange des identités de chaque instrument en fait également partie. Ostrak a toujours cherché à avoir son propre son de guitare, complexe en superposant les effets pour obtenir ce qu’il voulait. Les claviers symphos inspirés de groupes tels que Emperor ou Dimmu Borgir, le jeu de batterie entre influences Metal et jazzy, une basse simple et pure et un chant aussi torturé que possible. Le tout fait que cette démo a une aura particulière.

Question n°8 : En 2001 vous sortez votre ultime CD, un split nommé “Winds of Chaos / From the Grave Come the Storms” avec Iraven. Comment s’est faite la connexion entre Grimoria et Iraven?

Nicolas : Changement d’époque, de personnel, un nouveau groupe. Ilahen et Elenya, qui avaient rejoint le groupe au poste de vocaliste et de claviériste, connaissaient les gars d’ Iraven. Les présentations se sont faites simplement, on a passé quelques temps a se côtoyer, et un beau jour le split-cd est arrivé.

Question n°9 : En quelle année s’est donc réellement fini le groupe? D’après Metal Archives ça serait 2002, mais mon petit doigt me dit que ce n’est pas si sûr…

Nicolas : Il est vrai que certaines infos ne sont pas tout à fait justes. Après le split-cd il y a une période difficile et tout le monde a cru que le groupe était mort, il était juste en sommeil, le temps de remettre les choses à plat et puis il est reparti! La fin réelle du groupe est en 2007.

Question n°10 : Vous avez joué plusieurs concerts, as-tu des souvenirs particuliers à partager à ce sujet? Avec quels autres groupes vous êtes-vous produits?

Nicolas : Bien sûr qu'il y a des souvenirs de concerts. Déjà à Toulouse où nous avions réussi a trouver notre place et le public est devenu de plus en plus présent. Nos potes venaient quasiment à tous les concerts et certaines personnes que l’on ne connaissait pas également. C’était vraiment cool! Je me souviens de deux concerts en dehors de Toulouse vraiment particuliers. Le premier a Ussac, à coté de Brive, où lorsque l’on a joué tout le public était assis, ça a créé une ambiance particulière qui n’était pas déplaisante, un public nombreux etréactif. On nous a même demander de signer des démos ce soir là. Et le deuxième à Béziers, la aussi un public nombreux et réactif mais le cadre était incroyable, un ancien théâtre rénové avec plafond voûté, peinture murale, la totale. Pour citer quelques groupes, car je ne me souviens pas de tous : Arkham, Nuit Noire, The Last Battle, Iraven, Lex talionis, In lupus Pacis, Antimonium... et désolé pour ceux que j’ai oublié!

Question n°11 : En 2003, vous sortez un rehearsal, mais sous quel format? CD, cassette…? Et à quoi étaient destinées ces pistes?

Nicolas : Après le split-cd il a fallu tout reprendre a zéro ou presque. Je me suis mis à la guitare et j’ai commencé à composer. On a fini par faire cette rehearsal, mon frère m’a filé un coup de main pour la prog batterie et Ilahen et Elenya y ont participé. Mais cette rehearsal n’est jamais sortie!! A la base j’étais en contact avec un gars qui essayait de monter un label et si c’était bon pour lui on avait un deal. Maisil n’est pas allé au bout de son projet et on a abandonné la rehearsal. Du coup elle n’a jamais vu le jour!

Question n°12 : On arrive à un gros morceau, tu m’as révélé qu’un album nommé “Le Seuil” était sorti! Il semble être complètement passé sous les radars, ce qui est assez étonnant vu la production et les compositions bien plus propres que le reste? Comment est-ce que ça s’explique? Comment avez-vous sorti cet album, en quelle année…?

Nicolas : Cet album, lui aussi, n’est jamais sorti, je me suis peut-être mal exprimé lors nos échanges. C’est une nouvelle époque pour le groupe, un nouveau line-up, une nouvelle identité musicale. Cet album se compose de huit titres, nous l’avons enregistré pas loin de chez nous sur une période de onze jours tous compris si je me souviens bien. Enregistrement plus mixage plus mastering. C’était en 2005. Nous avons fait deux concerts après l’album et c’est parti de travers, donc l’album est resté dans un tiroir, bien au chaud.

Question n°13 : Vous êtes apparus sur des compilations de labels à l’époque dont une en cassette de Symbolic Prod nommée “Devil's Spirit”. Est-ce que tu as plus d’informations à nous donner à ce sujet? Et de manière générale comment finissiez-vous sur ces compilations?

Nicolas : Dans les débuts du groupe on faisait beaucoup de trades, en France, en Europe et parfois plus loin encore. De temps en temps lors de ces trades on nous demandais si c’était possible de prendre un morceau afin de le mettre sur une compil. Et parfois on nous contactais juste pour participer à une compil. Honnêtement je ne sais pas combien de morceaux ont finis sur des compils, ni le nombre de ces compils. La seule dont je me souviens vraiment est celle que tu évoques à la question suivante.

Question n°14 : En restant dans les compilations, vous-avez enregistré une cover de S.U.P. “Pain Injection” pour un Tribute au groupe. Quel était votre rapport à ce groupe à l’époque? Une occasion de faire parler de vous ou un intérêt plus profond?

Nicolas : S.U.P est toujours un groupe que j’apprécie et que j’écoute de temps en temps. Il y a très longtemps je les ais vus en première partie de Coroner pour la tournée d’adieu de celui-ci. Lorsqu’ on nous a proposé de participer au Tribute, c’était l’occasion de reprendre un morceau d’un groupe qu’on apprécie. Mais quand tu participes à un projet comme celui là, tu sais que tu vas faire parler de toi, mais ce n’était pas l’intérêt premier.

Question n°15 : Quelles étaient vos influences et de quoi parlait Grimoria?

Nicolas : On avait chacun nos influences, Metal, Classique ou autres styles, mais la scène norvégienne nous réunissait. Même si tout ne se ressent pas forcement Emperor, Satyricon, Dimmu Borgir, Ancient, Darkthrone, Mayhem, Immortal, Enslaved et d’autres nous ont bercés. Grimoria avait des textes basés sur des histoires fantastiques, imagine l’âge des ténèbres, une époque ou les magiciens et les sorciers dominent, des créatures en tous genres, des chants de batailles où l’herbe est devenue rouge par le sang, des sacrifices. Des sentiments en tout genre, d’anciens esprits, d’ésotérisme.

Question n°16 : Après la séparation du groupe, dans quelles autres formations avez-vous joué? Et toi, que fais-tu aujourd’hui?

Nicolas : Pendant Grimoria, comme évoqué dans ma présentation, j’ai joué avec Besias, Helldunkell, Nuit Noire (en live session), et d’autres projets qui n’ont pas aboutis. Mais après la fin de Grimoria, je n’ai pas vraiment continué la musique, de temps en temps je fais des morceaux acoustiques simples, je joue de la guitare chez moi, mais je n’ai pas de groupe. Pour les autres membres, et il y a eu pas mal de passage, même des membres occasionnels, je ne sais pas vraiment ce qu’ils ont fait. A part Elenya qui joue avec Moïra, Tenebras avec Nuit Noire, Lord Von Carthasis a joué avec Soul Erosion, mais pour les autres je ne sais pas.

Question n°17 : Est-ce que Grimoria pourrait se reformer un jour?

Nicolas : Je pense qu’il n’y a aucune chance que cela arrive.

Question n°18 : Petite question en plus, tu as joué dans “Hell Dunkel”, est-ce que tu peux m’en dire plus sur ce groupe? Je n’ai trouvé aucune information à ce sujet si ce n’est le nom…

Nicolas : Hell Dunkel est un groupe de black sympho, je ne sais pas qui est à l’origine du groupe mais tu y retrouves Elenya et Ilahen qui était dans Grimoria. C’est eux qui m’ont proposé de les rejoindre quand Grimoria était en sommeil. J’ai commencé en tant que bassiste pour finir guitariste. Il y a un enregistrement de repet, qui circule, des photos également, et une vidéo de concert.

Conclusion : Merci Nicolas d’avoir pris part à cette interview, j’espère que nos lecteurs en sauront un peu plus sur Grimoria et que ça leur aura donné envie de découvrir le groupe. Le mot de la fin est pour toi, tu peux y ajouter ce que tu veux! Annonces, recommandations, etc…

Nicolas : Je te remercie de nouveau pour cette interview et pour faire vivre la mémoire de Grimoria. Merci à tous ceux qui supportes les scènes Metal, aussi bien les groupes connus que les groupes locaux. J’espère que les lecteurs découvriront ou redécouvriront pour certains Grimoria et qu’ils auront envie de se plonger dans le passé, dans une époque fantastique où notre esprit était plus libre. Merci encore and support Metal!!

Nicolas m'a fourni plus de fichiers en lien avec Grimoria! Les albums sont à télécharger ici. Et pour plus d'images du groupe, vous trouverez dans la Galerie de Grimoria différents scans de leurs disque. Il y a notamment ceux qui ne sont jamais sortis.

Discographie :

Compilations :

Informations diverses :

Galerie :

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Interview réalisée entre Mai et Juin 2025. Publiée le 06/06/2025