Interview de Dusk (avec Boris Le Mat)

Présentation du groupe :

Dusk était un groupe de Melodic Death Metal (et plus, vous aller voir qu'il y a des influences variées!) ayant sévit dans les années 90. Ils ont officié sous le nom "Metamorphosis" en 1992 puis ont changé de nom pour "Dusk" dès 1993. Ils ont sorti une démo sous chaque nom, "Hadès" avec Metamorphosis et "Pure and Obscure" en tant que Dusk. En fouillant, j'ai fini par trouver le contact de Boris, qui a accepté cette interview et qui m'a écrit des pavés pour notre plus grand plaisir!

Sommaire :

L'Interview :

Question n°1 : Bonjour Boris, merci de prendre le temps de répondre à mes questions sur ton ancien groupe, Dusk! Peux-tu te présenter?

Boris : Salut Axel, c'est avec plaisir que je réponds à tes questions! Donc je m'appelle Boris Le Mat, je suis musicien et guitariste. Je suis spécialisé en guitare flamenca et je rejoue du Metal depuis environ 10 ans. En flamenco j'ai un niveau professionnel même si je n'ai pour l'instant pas encore le statut professionnel (intermittent du spectacle). En février 2023 j'ai sorti mon premier disque de compositions personnelles, intitulé « Buscando Colores ». Je suis installé à Lyon depuis un an et demi et j'essaie de vivre de la musique en donnant des cours de guitare, en jouant en concerts et en réalisant mes projets musicaux. On pourra revenir sur l'après Dusk plus loin dans l'interview car il y a des choses à dire sur David et moi qui avons ensuite persévéré dans la musique, notamment dans d'autres styles musicaux. En tout cas pour Darick Bernable (batterie), David Jeanningros (guitare), Jean Marie Le Coguic (basse) et moi même Dusk a été notre premier groupe et notre première aventure musicale (compositions, concerts, enregistrements).

Question n°2 : Comment vous êtes-vous rencontrés et comment s’est formé le groupe (En quelle année, où etc...)?

Boris : David, Jean Marie, Darick et moi sommes tous nés en 1975. On est tous originaire du Centre Bretagne (Rostrenen, Plouguernével, Plévin). Avec David et Jean Marie on se connaît depuis l'école maternelle ou l'école primaire. J'ai rencontré Darick en 1990 à Carhaix-Plouguer lorsque je suis rentré en seconde au lycée Paul Sérusier, Darick était lui au Lycée Professionnel de la même ville. J'ai commencé à apprendre la guitare avec David lorsqu'on était environ en 4ème au collège à Rostrenen. Je me rappelle bien David me demander un jour : « Eh ça te dirait pas de jouer de la guitare ? ». Et voilà c'est comme ça que c'est parti. J'allais chez lui et son père Richard nous apprenait nos premiers accords. Il jouait entre autre du picking blues et on écoutait ses vinyles de blues (B.B King, Albert King, John Mayall and The Bluesbreakers, Canneat Heat, Jimi Hendrix...). Puis on a découvert Deep Purple, Led Zeppelin, ACDC, Black Sabbath et là on a pris des grosses claques !! Puis ça a été Metallica, Slayer, Megadeth, etc... En fait durant les années 90 il se passait plein de choses au niveau musical et dans le coin de Rostrenen - Carhaix il y avait une frange dure de jeunes qui écoutait du Metal et tous ses dérivés (Death, Thrash, Punk, Hardcore, Grunge, Electro, Indus, Rap, Pop...). On s'échangeait beaucoup des K7 et on faisait des copies. On achetait les magazines HardRock, HardForce et Rage pour être au courant des actualités. Avec David on a commencé à composer nos premiers riffs. Quand j'ai rencontré Darick au lycée on a tout de suite bien accroché puisqu'il écoutait du Metal et il commençait la batterie. Jean Marie s'est mis à la basse et on a commencé à répéter tous les 4, à Carhaix quand Jean Marie et David sont arrivés en seconde au lycée, puis à Rostrenen dans une salle que nous prêtait la mairie. Cette salle était en quelque sorte d'anciennes cuisines et du plâtre nous tombait dessus du plafond à cause des vibrations (rires). On a commencé par des reprises (Sepultura, Slayer, Metallica, Tiamat) et quelques débuts de compos. Il y a aussi un ami de l'époque, Alex Rondel, qui a chanté avec nous quelques temps. On a commencé à faire nos premiers concerts (bars, fête de la musique). Notre premier concert s'est fait à la fête de la musique à Carhaix, au bar la Chope puis devant la mairie. Alex le chanteur était un peu stressé et s'est enquillé une demi bouteille de vodka avant les concerts pour finir complètement bourré (rires). Je me rappelle aussi que sur la scène de la mairie on a commencé à jouer « For whom the bells tolls » de Metallica et juste à ce moment des cloches ont sonné dans une église juste à côté (rires).

Question n°3 : En 1993 vous sortez une démo live nommée “Hades”. J’ai pu trouver que le nom de cette dernière, peux-tu nous donner plus d’informations à son sujet et sur son histoire?

Boris : En fait on a sorti cette démo live sous le nom de groupe Metamorphosis (c'est un titre de Coroner sur l'album « Mental Vortex »). Une association Rock/Metal de Carhaix que l'on connaissait bien a organisé un concert le 5 juin 1993 à la salle Omnisports en faisant jouer Loudblast (époque « Sublime Dementia »). Elle nous a proposé de faire leur première partie avec le groupe brestois Burial Vault. On a joué des compos et une reprise de Paradise Lost, « Eternal ». C'est Christian le chanteur du groupe death Metal Northern Light de Quimper qui est venu répéter avec nous et chanter dans la foulée au concert car nous nous étions séparés d'Alex. On a eu l'enregistrement, on a trouvé le son pas trop mal donc on a sorti notre première démo-tape intitulée « Hadès » en 1993. Je ne possède plus cette démo où figurent 3 morceaux je crois, dont « Psycho Decline » et « Failure Hate ». Le jour du concert on était un peu intimidé. À l'avant dernier titre j'ai cassé une corde sur la guitare et les gars de Burial Vault m'ont prêté une des leurs, sauf qu'elle était accordée tout un demi ton en dessous... J'ai dû jouer tout une case au dessus pour la reprise de Paradise Lost c'était un peu chaud, je n'ai pas pu jouer la mélodie et j'ai joué que les riffs (rires). Ensuite on a changé de nom pour Dusk.

Question n°4 : Vous sortez en 1994 la démo “Pure and Obscure”. Musicalement j’aurais un peu de mal à décrire la musique que vous y jouez (Heavy, Gothic, Melodic Death Metal?). C’est agressif et léger à la fois. Comment décrirais-tu votre musique? Quelles étaient vos influences à tous?

Boris : Dans les années 90 on écoutait beaucoup de groupes différents. Je ne peux pas parler pour tous les membres du groupe mais à l'époque de « Pure and Obscure » on était dans notre période « death » et on écoutait des groupes comme Paradise Lost, Loudblast, Entombed, Carcass, Mordib Angel, Cathedral, Sepultura, Coroner, Death, Tiamat... j'en oublie sûrement et c'était l'explosion du genre dans le monde. Donc oui il y a des influences death, heavy, et aussi plus mélodiques. On a jamais voulu faire du death pur et dur je pense et la mélodie s'est mise naturellement dans les morceaux. J'ai du prendre le chant à l'époque car on ne trouvait personne. Je peux dire que j'ai été inspiré par l'album « The Cube » de Supuration que je trouve encore maintenant très original. Cette alternance voix grave death et voix claire que l'on retrouve sur leur disque est vraiment chouette et peu de groupes leur ressemblaient. Ça se retrouve donc sur certaines parties de chant et de guitare, à notre niveau bien sûr. Avec David on tape aussi des solos de guitare pas trop mal sur la démo. On peut aussi noter les influences de musique celtique et bretonne sur le morceau « Celtic Sea » composé par David. Sur une petite bio David décrit notre style comme du Death Metal Atmosphérique et je trouve ça assez réaliste. Les morceaux ont été composés par David et moi, chacun de notre côté. On se les montrait en répétition et on bossait dessus. On était très motivé et on a fait rapidement des progrès. Honnêtement on était vraiment à nos débuts et on avait beaucoup de défauts rythmiques et techniques à corriger. Mais on avait cette spontanéité créatrice et elle ne nous a plus quitté ensuite. On se sentait libre de faire ce qu'on voulait mais avec nos limites bien sûr. À l'époque il y avait déjà des groupes avec la même moyenne d'âge que nous (19 ans) qui cartonnaient bien plus je pense.

Question n°5 : Toujours sur “Pure and Obscure”, raconte-nous comment vous l’avez enregistrée à l’époque! L’avez vous défendue en live?

Boris : Pour financer l'enregistrement on a organisé un concert aux halles de Carhaix vers fin 1993 ou début 1994 avec donc nous Dusk, le groupe de Lannion D.A.B (qui jouait du Grind Death) et un groupe de potes qui jouaient des reprises. Il y a eu du monde et grâce aux bénéfices on a pu produire notre démo (enregistrement, copies, jaquettes). Je me rappelle aussi d'un coup de téléphone de la Sacem qui voulait nous faire payer une taxe sur les bénéfices du concert car il y avait des reprises qui avaient été jouées durant la soirée. J'ai menti en leur disant que non (rires). Darick a trouvé un plan au Studio des 7 Clés avec l'ingénieur Franck Moefis, près de Lannion. On y est allé plusieurs jours en mai 1994 et on y a enregistré la batterie, puis les guitares, la basse et en dernier le chant sur un enregistreur 8 pistes si je me rappelle bien. Nous n'avions aucune expérience de studio donc ça n'a pas toujours été facile. Il y a des plans qui ne sont pas bien en place rythmiquement. Il n'y avait pas de clic/métronome et même s'il y en avait eu nous n'avions pas trop conscience des changements de tempo sur certains morceaux ou de certains breaks pas bien carrés. On avait bien répété mais on manquait de préparation et d'analyse. Globalement le son sonne comme une maquette amateur de l'époque, on ne pouvait pas prétendre mieux. Je pense que pour une première expérience studio on était fier du résultat, d'écouter nos compos. On s'est bien entendu avec Franck Moefis en tout cas et il a fait tout ce qu'il a pu pour nous aider (conseils, matériels). Il a également joué du clavier sur la démo. Après je trouve que Franck a mis un peu trop de réverb sur le mixage, ce qui a fait perdre un peu le côté agressif et péchu de notre musique, et donne un touche un peu mélancolique. En live c'était plus brut et direct mais malheureusement on ne conserve aucune trace sonore live de l'époque. Nous avons joué en concert pour défendre notre démo essentiellement en Bretagne (Centre Bretagne, Quintin, Saint Brieuc, Quimper...), en s'associant avec d'autres groupes de notre niveau. Les plus gros concerts que l'on ait fait, hormis celui avec Loudblast, ont été en 1995 : aux halles de Carhaix avec les Mass Murderes et Stormcore qui fut organisé par la même asso carhaisienne. Puis en juillet 1995 au SPI à Ploeren avec les Burning Heads, Sloy et les Phobimaniacs. Ce fut d'ailleurs notre dernier concert je crois. Ce concert a été organisé par la 2ème promotion du BTS Actions Commerciales de Vannes. L'année précédente, moi, Denis et Yoann Le Nevé (qui deviendra cofondateur du Hellfest avec Ben Barbaud par la suite) avions organisé un concert qui avait bien marché dans le même lieu (avec les Mushmen, les Skippies, Billy Ze Kick et les Gamins en Folie), en tant qu'élèves de la première promotion du même BTS.

Question n°6 : Restons sur cette démo pour une dernière question. Deux versions en sont sorties, une il y a 10 ans en 2015, une réédition par Impious Desecration Records. Et l’originale en 1994 éditée semble-t-il de votre poche. On peut lire sur la pochette le numéro de catalogue “DK 894”. Voici donc ma question, que signifie ce numéro? Généralement les groupes qui éditent eux-même leur démos (ou même les labels qui débutent) commencent avec un “Nom du label/groupe 001”.

Boris : En fait la référence « DK 894 » a été mise par la société de Saint Brieuc Adipho avec laquelle nous avons réalisé la jaquette de la démo. Je pense que ça correspond à « Dusk 1994 », le chiffre 8 fait sûrement référence au mois d'août de la même année, mois durant lequel ils ont finalisé la jaquette. Honnêtement je ne peux pas t'en dire plus, je n'ai jamais prêté attention à cela désolé... Effectivement c'est une démo auto produite, tout se faisait comme ça à l'époque. C'est Ronan un ami qui a dessiné le logo. C'est mon père Gabriel qui a peint un tableau pour la pochette. Et c'est Myriam une amie qui a pris des photos dans la nature, plus précisément dans la Vallée du Doré en Centre Bretagne (Myriam chante également sur la démo sur le titre « Immortal »). Sur la démo figurent aussi les noms des amis qui nous soutenaient à l'époque et les noms de groupes avec qui nous avons joué en concert.

Question n°7 : Quels étaient les thèmes du groupe?

Boris : Le titre « Immortal » parle de notre planète, de la nature et de notre passage furtif en tant qu'être humain. Le titre « Heart wounded by time » parle de la dépression. « Addicted to godsap » critique la religion chrétienne et « Only crafties survive » critique le système capitaliste, les profiteurs et les médias. Je n'étais un grand parolier et j'avais mon côté rebelle, qui n'a d'ailleurs pas trop changé avec le temps.

Question n°8 : Avez-vous sorti autre chose que les deux démos que j’ai cité? Les informations à votre sujet ne courent pas les rues, et souvent des petites démos passent à la trappe!

Boris : Non, nous avons seulement sortie ces 2 démos. Oui c'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup d'informations à notre sujet mais c'est normal car nous étions un petit groupe auto produit et notre durée de vie n'a été que de 4 ou 5 ans.... Dans le Metal et ses dérivés cela fonctionnait par fanzines (interviews, commande de démos et disques, t-shirts...) et je trouvais ça vraiment chouette de communiquer avec des gens à l'autre bout de la France ou à l'étranger. Le batteur de Burial Vault avait monté un fanzine et on avait répondu à une interview. Maintenant avec internet tout a changé et une vidéo ou une info peut faire le tour du monde en quelques secondes. Ce n'est pas la même chose en terme de communication.

Question n°9 : Quels étaient vos objectifs avec Dusk? Vous amuser, raconter quelque chose, devenir plus gros... les trois? Ou autre chose?

Boris : On était super motivés, on travaillait beaucoup nos instruments, parfois Darick nous disait qu'il bossait 8 heures ou plus sa batterie chez lui... On était des adolescents habités et transcendés par la musique qu'on écoutait et par la créativité musicale qu'on découvrait, donc on avait vraiment la niaque. Commencer à jouer dans un groupe et composer était en quelque sorte une révélation. Et puis on avait plein de potes qui eux aussi vivaient leurs premières sensations musicales fortes en découvrant de super groupes, en allant en concert, ça bougeait bien à l'époque en Centre Bretagne. Au niveau de nos objectifs ça se faisait naturellement, c'est à dire composer, s'enregistrer en répets, faire des concerts. On progressait naturellement dans les compositions. Mais on avait une méconnaissance totale du monde du spectacle, du statut d'intermittent, c'était do it yourself, on échangeait avec des fanzines, des groupes, des assos, c'était beaucoup par le bouche à oreille... Il n'y avait pas de démarche de professionnalisation. C'était notre grosse passion à côté du lycée et des études, comme plein de groupes qui débutent. Personnellement j'avais comme désir de faire distribuer la démo par des fanzines ou des petits labels de distribution en Europe. Ça n'a pas pu se réaliser à l'époque car on a arrêté le groupe un an plus tard mais mon souhait s'est réalisé lorsque le label Impious Desecration Records a ressorti la démo en 2015, 20 ans plus tard. Oui on peut dire que personnellement j'y croyais à l'époque, je visualisais beaucoup autour du groupe et les autres aussi. On avait des idées de compos, de logo, de création de t-shirts... d'essayer de faire comme les grands de l'époque. Au niveau de l'ambiance dans le groupe on s'amusait beaucoup et on était souvent en train de déconner, de se chambrer ou de se payer des fous rires interminables. On était immatures et timides aussi, pourtant on montait sur scène pour jouer devant un public, alors que des personnes avec plus d'assurance en auraient été bien incapables. On prenait parfois des poses « Death Metal » comme sur les magazines et au final on était des adolescents qui ne se prenaient pas au sérieux.

Question n°10 : Le groupe finit par se séparer, qu’est-ce qui a mis fin à ce dernier et en quelle année?

Boris : Le groupe s'est séparé en 1995 pour plusieurs raisons. Après je vais te dire mon ressenti et peut être que les autres membres en ont des différents. Suite à la démo « Pure and Obscure » on avait une setlist de morceaux courte puisqu'on ne jouait plus de reprises ni de titres issus d' « Hadès ». On a commencé à composer d'autres morceaux. Je me rappelle que David avait composé un titre bien dans l'esprit de Dusk, et que j'avais composé une petite intro aussi dans cet esprit. À l'époque j'étais de plus en plus attiré par le punk et le hardcore donc j'ai aussi composé 2 ou 3 morceaux différents voire totalement incongrus par rapport à ce que l'on faisait. Je crois qu'inconsciemment je me dirigeai vers d'autres horizons musicaux et je n'avais plus envie de jouer du death, voilà tout. Donc on a commencé à se perdre musicalement et à ne plus être en phase. Et l'autre raison c'est que Darick s'est blessé sérieusement à la main au lycée professionnel de Rostrenen suite à un accident avec une machine. Il ne pouvait plus joué de batterie pendant plusieurs mois. On a décidé David, Jean Marie et moi d'arrêter le groupe et un jour on est allé chez Darick pour lui annoncer la nouvelle. C'était pas très cool de notre part, cela manquait de tact et pour Darick, blessé à la main, c'était dur à entendre. Des années plus tard je me suis excusé auprès de Darick au sujet de cette décision imposée et de notre réaction assez immature à l'époque. Des potes autour de nous ont sûrement été également déçus qu'on arrête mais bon après tout le monde est passé à autre chose.

Question n°11 : Pourquoi avoir choisi le nom Dusk (Crépuscule en français). C’est une question que je me pose régulièrement, pourquoi prendre en nom de groupe un mot simple du dictionnaire qui d’ailleurs est à ce jour utilisé par 12 autres groupes référencés sur Metal Archives?

Boris : Je me rappelle que c'est Darick qui a proposé le nom de groupe et on a tout de suite adhéré. On a trouvé le nom et la signification bien pour la musique que l'on faisait, avec ce côté sombre et un peu mystérieux. Que 12 groupes différents de Metal aient choisi ce nom n'est pas vraiment une surprise car le mot sonne bien. Et à l'époque il était impossible de savoir si un autre groupe avait choisi le même nom puisque internet n'existait pas.

Question n°12 : Il semblerait qu’aucun des membres du groupe n’ait continué dans d’autres formations. Est-ce vraiment le cas? Vous êtes-vous tous arrêtés dès la fin de Dusk?

Boris : Non pas du tout, pour certains d'entre nous Dusk n'a été que le commencement. Jean Marie juste après Dusk a fait des études aux Beaux-Arts et aux dernières nouvelles est professeur d'arts plastiques à Saint Brieuc. Je ne crois pas qu'il ait joué dans un autre groupe que Dusk. Suite à Dusk on a jammé ensemble Darick et moi avec d'autres amis musiciens, vers 1996-1997. C'était surtout très ouvert et on expérimentait, mais rien avoir avec le Metal. Je ne sais pas si Darick joue toujours de la batterie aujourd'hui. David suite à Dusk a joué en professionnel durant 10 ans dans le groupe de rock celtique Gwenc'Hlan. Ils ont sorti 3 albums, ont tourné un peu partout en France, ainsi qu'en Espagne et en Suisse. Puis il a joué dans Amari Famili (musiques des Balkans, 2 albums, tournées en France) et dans Naïs (musique des Balkans et du Rajasthan, un album, tournée en France). Actuellement David joue dans le groupe We Love You Are, qui reprend des morceaux de Black Sabbath (avec une chanteuse). Personnellement après Dusk j'ai joué à Rennes de 1997 à 2000 dans un groupe de Punk-Hardcore, Higgins. Nous avons sorti un demo-tape et joué avec des groupes dans des bars et des festivals (notamment avec les Burning Heads, les Gunners,Terminal Buzz Bomb, Les Wampas). Puis en 2000 j'ai changé de styles musicaux et j'ai commencé à étudier le jazz et le flamenco. À partir de 2005 j'ai commencer à voyager en Andalousie (Espagne) plus ou moins longtemps et en tout j'y ai vécu 10 ans. J'ai obtenu un diplôme du conservatoire supérieur de musique de Cordoue en guitare flamenca en 2014, et aussi un master en 2020. En 2023 j'ai sorti mon premier disque de compositions personnelles, enregistré en Andalousie avec des musiciens locaux. Depuis mon installation à Lyon en 2023 je me produis avec des artistes flamencos, je joue dans un groupe de post-hardcore et je compose pour un projet Metal en lien avec le flamenco. Comme tu peux le voir on a toujours eu des goûts très éclectiques et on peut noter un parallèle entre David et moi : des débuts Metal, puis un intérêt pour les musiques traditionnelles et gitanes/tziganes, puis de nouveau vers le Metal.

Question n°13 : Avez-vous déjà pensé à reformer le groupe? Ou même toi, à titre personnel, as-tu déjà eu envie de refaire de la musique comme ça?

Boris : Reformer le groupe, non je n'en ai jamais eu l'idée et je ne suis pas sûr que Jean Marie, Darick et David aient pensé à cela de leur côté. Honnêtement je n'ai jamais pensé à rejouer de la musique comme celle que l'on faisait avec Dusk, même si parfois je me repasse certains titres de groupes que j'écoutais à l'époque et aussi notre démo. Récemment j'ai découvert le dernier Blood Incantation et je trouve que cela sonne vraiment bien et original. Pour moi Dusk a été ma première expérience musicale mais c'est avec le flamenco que je me suis vraiment trouvé musicalement, tant au niveau de la guitare comme instrument qu'au niveau de la composition, de l'accompagnement du chant et de la danse. Pourtant je suis également revenu au Metal et c'est en tant que meilleur musicien et avec plus de maturité aussi. En fait c'est maintenant que j'ai la sensation de me réaliser véritablement comme musicien, car je sais ce que je veux faire et je pense avoir les compétences pour réaliser mes projets, que ce soit dans le Flamenco ou dans le Metal. Je suis bien conscient que c'est en jouant au début des années 90 et en sortant une première démo que certains groupes ont commencé leur carrière, ce qui aurait pu arriver à un groupe comme Dusk. Mais encore faut-il croire en ce que l'on fait et à l'époque ce n'était plus mon cas. On avait beaucoup la bougeotte musicalement et cela se remarque lorsqu'on voit le parcours musical de David ou le mien.

Conclusion : Merci beaucoup d’avoir répondu à ces questions sur le sombre “Dusk”. J’espère que l’exercice t'aura plu et que les gens pourront en apprendre davantage sur le groupe! Je te laisse le mot de la fin!

Boris : Merci beaucoup pour tes questions et pour ton intérêt pour Dusk ! C'est toujours une surprise lorsque l'on est contacté par des personnes qui veulent en savoir plus sur le groupe. J'espère que j'aurais apporté plus d'informations sur le groupe. On avait été très étonné quand le label Impious Desecration Records nous avais contactés pour ressortir la démo 20 ans plus tard, en 2015. On respecte l'énergie que vous déployez pour remettre un peu en lumière certains groupes actifs dans les années 90 ou 2000. En tout cas cette interview m'a fait ressortir plein de souvenirs et j'ai toujours un grand sourire quand je nous revoie à cette époque. Bonne continuation à toi !!

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Crédits photos : Myriam Hanriot, Marina Tallec, et d'autres personnes anonymes.

Divers :

Interview réalisée durant le mois de Juin 2025. Publiée le 11/06/2025