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Présentation du groupe :

Deathwing était un projet de Death/Thrash Metal ayant officié de 1998 à 2014 avec une longue période de creux dans les années 2000. Je dis projet car le seul membre était Matthias Declosmenil, et c'est d'ailleurs évidemment lui qui répond à mes questions aujourd'hui.



Sommaire :

Question n°1 : Présentations

Question n°2 : Le but du projet

Question n°3 : Un projet solo de A à Z?

Question n°4 : Les enregistrements

Question n°5 : Programmer sa batterie fin 90?

Question n°6 : "A New Way to Die"

Question n°7 : "Eternal Agony"

Question n°8 : Qu'est-ce que Firefly Productions?

Question n°9 : Les splits en 2000

Question n°10 : La 3ème démo qui n'est jamais sortie

Question n°11 : Un vide entre 2003 et 2011

Question n°12 : Des morceaux inédits?

Question n°13 : La naissance après la mort : "Hatred after Death"

Question n°14 : La fin de Deathwing

Question n°15 : Les thèmes de Deathwing?

Question n°16 : Qui s'est chargé des visuels?

Question n°17 : Pour ceux qui veulent découvrir le projet




L'Interview :


Question n°1 : Salut Matthias, merci de prendre part à cette interview sur ton ancien projet solo Deathwing! Avant tout, peux-tu te présenter?

Matthias : Merci pour cette interview. Je compte profiter de cette tribune pour m'étendre sur différents sujets et prendre le temps de raconter des choses.

Je m'appelle Matthias Declosmenil, je suis né fin 1979 et j'habite aux alentours d'Avignon.
J'ai commencé à écouter du Metal en 1990 avec Iron Maiden, quand j'avais 10 ans.

Pour l'anecdote, un jour un ami me fait écouter "No Prayer for the Dying". Je n’accroche pas vraiment mais je suis fasciné par la pochette.
En en discutant quelques semaines plus tard avec un autre ami, ce dernier me conseille "Killers" en me disant qu'il était bien mieux. Il me fait écouter sa cassette dans la foulée, l'enchaînement "The Ides of March" et "Wrathchild". J’adore immédiatement. A ce moment là de mon existence, je n'ai jamais entendu un truc aussi puissant.
Je crois qu'il était difficile de mesurer les conséquences de cet instant qui sera déterminant dans plein de choix de ma vie future.

Tout un univers musical s'ouvre à moi. Avide de découvertes et ne connaissant pas d'autres médias, je forge les débuts de ma culture Hard Rock/Metal en regardant le top 50 à la télé. Je visionne donc stoïquement les clips "de merde" des tubes à la mode en espérant que j'aurai le droit de revoir le clip de "Live and Let Die", "Smell Like Teen Spirit" ou de "Be Quick Or Be Dead" pour l'enregistrer sur VHS.

Et aussi bien sûr, je suis initié par des potes du collèges, un peu plus âgés. On me fait découvrir Mötley Crüe, j'aime bien ; Europe, je n'aime pas (c'est la première fois que j'efface une cassette qu'on m'a copiée).
Et puis je découvre Metallica ; en 1991 c'est la déferlente du Black Album. Et ça va m'amener à acheter tous les autres albums de ce groupe qui aurait été fondateur de beaucoup de vocations musicales. En 1993, j'obtiens mon brevet des collèges avec 38/40 en maths et ma mère m'offre en récompense le "Live Shit: Binge and Purge" de Metallica. C'est une seconde épiphanie, je regarde les vidéos et je me dis "voilà c'est ça que je veux faire plus tard". Pour l'unique fois dans ma vie, j'ai fait tourner les 3 CD dans ma platine de manière exclusive pendant plusieurs mois. Je n'ai absolument rien écouté d'autre pendant cette période tellement l'expérience de ces lives était galvanisante.

Ensuite, pour résumer un peu plus rapidement, je découvre Pantera (qui va aussi beaucoup me marquer), Sepultura, et Slayer au lycée. Petit à petit j'avance vers le Metal extrême. Je vais rentrer dedans par la scène suédoise, Dark Tranquillity, At The Gates, Oxiplegatz (j'y reviendrai). Puis le Black Metal et le Death Metal à la fin des années 90.
Cette avancée progressive vers le metal extrême est peut-être la raison pour laquelle c'est aujourd'hui encore mon style de prédilection.



Question n°2 : En quelle année as-tu créé ce projet et que voulais-tu accomplir avec? Avais-tu des buts particuliers?

Matthias : Je vais un peu raconter mon parcours musical pour en arriver à la naissance de Deathwing.

Ma mère avait un excellent niveau au piano, primée du conservatoire, elle faisait jusqu'à 8h de piano par jour dans sa jeunesse. Elle a décidé un jour de nous transmettre, à ma soeur et moi, son savoir musical. J'ai donc fait un an de piano, un peu contre ma volonté mais sans déplaisir, à l'âge de 8 ans.

Quand je suis en 5e et que le Metal (qu'on n'appelle pas encore vraiment du Metal d'ailleurs) devient ma passion, j'ai deux amis qui la partagent avec moi. Un déjà guitariste, l'autre veut se mettre à la batterie. Ils me conseillent de me mettre à la basse. Je suis enthousiaste même si je ne sais pas vraiment ce que c'est. Ma mère est d'accord, à condition que je fasse cela sérieusement et que je prenne des cours. J'accepte et la basse deviendra mon premier instrument, un peu par hasard. Je me souviens que très vite, j'ai déjà des aspirations créatives et je trouve mes premiers riffs. Au final avec mes amis, nous ferons une répèt', à l'issue de laquelle nous n'arriverons à peu près à rien. Puis nous nous sommes éloignés les uns des autres.

Le choix de la basse s'avère en perspective assez bon car les guitaristes sont nombreux mais les bassistes plus rares. J'ai l'opportunité de jouer dans pas mal de formations adolescentes un peu nulles, dans lesquelles on fait des reprises Rock/Hard Rock. Mais même si je m'amuse bien, je reste insatisfait et j'ai envie de faire du vrai Metal.

C'est en 1997 que je rencontre les membres d'Exocet, via une petite annonce au Lycée. Et c'est la première fois que participe à un groupe où on joue des vrais morceaux de Metal, comme "Whiplash" ou "Seek and Destroy". C'est aussi le début de ma rencontre avec Greg, mon comparse d'Archenterum et ami depuis bientôt 30 ans.

En parallèle, mes envies de compositions font que je veux me mettre à la guitare. Mais avoir un autre instrument est hors de mes moyens. J'ai l'opportunité d'acheter à prix dérisoire une guitare sèche bradée par un magasin car abîmée pendant un cambriolage. Un jour Greg me prête l'album "Skydancer" de Dark Tranquillity. Cette profusion de riffs mélodiques me retourne le cerveau. Je me souviens avoir pris ma guitare sèche et avoir commencé à jouer autrement et trouvé de nouvelles idées de riffs, juste après avoir écouté le début de l'album.

Dans Exocet, je suis le plus jeune (17 ans) mais nous ne sommes pas pour autant un groupe très mature. Chacun à ses aspirations et veut faire valoir ses idées qui ne vont pas toutes dans la même direction. Les séances de compositions sont chaotiques, surtout au début. De mon côté, je commence à avoir pas mal d'idées mais je ne trouve pas de levier pour les amener dans Exocet.
Et puis tout s'aligne : je récupère un vieux micro de mon père, une guitare électrique, un ampli que Greg me prête, un 4-pistes cassette que j'achète d'occas', et j'ai un logiciel pour programmer de la batterie. Je décide donc de maquetter mes morceaux tout seul.
C'est la naissance de Deathwing. On est en 1998.


Une capture d'écran du logiciel Rave-e-jay
Le modèle de 4-pistes cassette que j'avais


Question n°3 : Deathwing a été, du début à la fin, un projet solo. C’est quelque chose que tu voulais préserver ou tu n’as juste pas pu trouver qui que ce soit pour te rejoindre?

Matthias : J'en reviens à "Worlds and Worlds" d'Oxiplegatz. C'est un album qui m'a bouleversé. Il s’agit d'un projet très original mené quasiment seul par l’ancien guitariste d’At The Gates, Alf Svensson. Extrêmement créative malgré des moyens réduits, cette oeuvre m'a beaucoup inspiré dans ma démarche ; cette idée qu'il n'y a pas de frein à la création.

Quand j'ai commencé à composer des morceaux pour ce qui allait être Deathwing, je me suis lancé avec l'idée que je pouvais peut-être tout faire moi-même, à mon petit niveau. J'ai fait ça pour voir si je pouvais y arriver. Et quand j'ai vu que j’allais y arriver, je suis naturellement parti sur l’idée d'un projet solo. C’était aussi pour moi un moyen de créer sans compromis.

J'ai envie aussi de raconter l'origine du nom. Même si c'est un nom qui se trouve dans Warhammer que je ne connaissais pas à l'époque, le nom vient en fait du jeu vidéo Diablo. C'est juste le nom d'un ennemi. Ça sonnait bien et ça m'a plu. J'ai simplement décidé d'en faire un seul mot : Deathwing.



Question n°4 : Raconte-nous un peu comment tu te débrouillais pour enregistrer tout ça seul. Tu faisais la basse, la guitare, le chant et tu programmais la batterie?

Matthias : Exactement. Sur la première démo, "a new way to die", tout a été fait avec les moyens du bord, qui étaient très réduits voire minimalistes.

Pour programmer la batterie, j’ai en quelque sorte détourné un logiciel de son usage ; j'en reparle plus bas.

Pour la basse, j'étais correctement équipé, puisque c'était mon instrument de prédilection.

Concernant la guitare électrique, on m’en avait prêté une puisque je n’en avais pas. C’était un modèle bas de gamme avec le manche qui bougeait. Mais c’était mieux que rien.

Le pire étant les voix ; je faisais un peu de backing vocals dans Exocet, donc je savais pousser quelques growls mais je n'avais jamais vraiment chanté avant. De plus, je ne voulais pas que mes parents m'entendent chanter du Death Metal. Je pense qu'ils n'auraient pas compris ce que je faisais. J'ai donc du profiter de leurs rares moments d'absence du domicile pour faire des prises de voix.
J'ai fait la plupart des morceaux en une prise, à l'instinct sans avoir trop répété.



Question n°5 : Il y a une question que je me suis toujours posée, comment à la fin des années 90 tu programmes une batterie? Quel logiciel utilisais-tu et quelle était ta manière de procéder?

Matthias : Bonne question. Je n'avais pas de boite à rythme en fait. J'ai utilisé le logiciel "Rave-e-jay.", conçu pour créer de la musique Techno sans connaissances musicales. Rave-e-jay permettait de créer des morceaux avec des briques de boucles pré-enregistrées et toutes harmonisées entre elles : des beats, des lignes de basses, des nappes de synthé etc. Il suffisaient de les poser sur les différentes pistes et d'écouter. C'était très simple, mais très ludique.
J'avais eu ce truc un peu par hasard et je m'amusais à faire des morceaux de Techno. Mais j'ai vite compris que je pouvais aller au delà de l'utilisation des pistes toutes faites.



Une capture d'écran du logiciel Rave-e-jay
Une capture d'écran du logiciel Rave-e-jay.

Car l'application était également dotée d'un sampler qui permettait de créer ses propres boucles avec ses propres sons.
J'ai donc importé les sons de batterie d'un synthé yamaha premier prix qui appartenait à ma soeur et je les ai samplés dans Rave-e-jay pour créer des boucles de grosse caisse, de caisse claire, de charley et de ride. J'ai utilisé les cymbales déjà présentes dans Rave-e-jay en complément.
Et les toms ? Justement il n'y en a pas dans Deathwing, parce que Rave-e-jay n'autorisait que 8 pistes et que je n'en avais plus assez pour les toms ; sachant que j'avais aussi une piste pour les quelques bruitages comme le son de foudre du 4e morceau de "Raised By The Winds".

Et pas de réglages : toutes les pistes étaient au même volume, sans effets, et sans balance.
Mais le plus contraignant c'est qu'il n'y avait qu'un seul tempo : 180 bpm.

Malgré ces contraintes, ou peut-être même grâce à elles, j'ai pu créer des parties de batterie.

Voici un exemple de piste de batterie utilisée sur la première démo (en mono donc) :
♪ Deathwing - Under The Wings Of Fear - Drums ♪



Question n°6 : En 1998 sort ta toute première démo en tant que Deathwing, “A New Way to Die”, raconte-nous son histoire et comment tu as produit les versions CDs et cassettes de cette dernière.

Matthias : J'ai fait la version cassette moi même avec mon lecteur double cassette, en imprimant et découpant les pochettes chez moi. J'ai fait peut-être une vingtaine d'exemplaire, pas plus.

Quand j'ai enregistré pour Funérailles, j'ai eu l'opportunité de sortir la démo en split avec eux. Comme ça Manu, le membre principal du groupe, qui avait plein de contacts dans l'underground, pouvait se charger de la promo. Ce qui m'arrangeait bien parce que je ne savais pas trop comment m'y prendre. Mais de son côté, c'était aussi du fait maison avec des CD gravés.



Question n°7 : En 2000 sort la suite, “Eternal Agony”. J’ai pu sur ton Jamendo écouter les pistes disponibles, déjà je dois dire que la basse sonne terriblement bien quand elle surgit de la prod. C’est inspiré “Metal” de l’époque de manière générale, sur une base de Death/Thrash je dirais. Mais tu te permets plein d’ajouts divers, quelles sont tes influences sur cette démo, ou de manière générale?

Matthias : La basse ressort parce qu'étant bassiste à l'origine, je maîtrisais mieux cet instrument que la guitare et je ne voulais donc pas le négliger.

Je pense que le terme Death/Thrash correspond bien.
C'est toujours un peu con de citer ses influences parce qu'en fait, elles sont très vastes et c'est un peu réducteur de résumer sa musique à quelques groupes.
Mais je pense que dans Deathwing mon adoration de Pantera s'entend un peu. Je dirais qu'il y a ausi du Fear Factory, particulièrement Demanufacture et Soul of a New Machine (j'apprécie moins le reste de leur discographie). On trouve un peu de Napalm Death, particulièrement leur période plus "groovy", même si avec le temps, j'ai fini par apprécier l'entièreté de leur discographie et que leur influence Grind a fini par ressortir aussi dans Deathwing.

J'ai d'ailleurs enregistré avec Deathwing une reprise de Instinct of Survival mais je ne l'ai jamais mise en ligne à cause des questions de droits d'auteurs.



Question n°8 : Si on reste sur Eternal Agony, en 2013, Firefly productions sort une réédition (d’après Metal Archives). Sur quel support est sortie cette réédition (si sortie en physique), et dis m’en plus sur Firefly productions, je dirais bien que c’est ton label, mais je ne saurais pas dire pour sûr!

Matthias : Firefly prod, c'est juste le nom que je donne à mes productions. Mais on ne peut pas appeler ça un label. Du coup je n'ai pas grand chose de spécial à en dire.

Pour différentes raisons, j'ai mis la musique un peu de côté une partie de ma vie, à part Archenterum. J'ai quand même toujours maquetté des trucs, mais ça n'allait pas plus loin.
Et un jour j'ai eu envie de me relancer plus sérieusement sur mes projets solos. J'ai commencé par vouloir mettre en ligne du Deathwing, hsitoire de me rettre en selle, et je me suis dit que la 2e démo sonnait pas si mal avec le recul. C'était aussi l'occasion de finir les maquettes des morceaux qui étaient au dessus du lot pour agrémenter la ressortie.

Je n'ai pas fait de sortie physique. Je considère que c'est une perte de temps et d’argent, car je n'ai jamais eu le courage de faire la promotion de mes œuvres. Vendre des CD ne m’intéresse pas.
J'ai mis en ligne les morceaux sur Jamendo car j'aimais bien la philosophie de la plateforme. Et il y avait beaucoup moins de groupes de metal donc j'étais moins noyé dans la masse.

Une autre anecdote concerne le mixage d'"Eternal Agony". Après Rave-e-jay, on m'avait passé Dance-e-jay, une suite orientée Dance donc. J'ai moins joué avec cette version car les samples Dance fournis étaient moins bons à mon goût. La version Techno avait le mérite de proposer quelques samples plus sombres (un exemple sur youtube). Par contre, cette version Dance avait une vingtaine de pistes et la possibilité de régler le volume. On pouvait rudimentairement régler la stéréo : 100% à droite, 100% gauche ou plein centre... Basique mais suffisant pour moi pour mixer la deuxième démo (et tout "Triptych of Death").
Je pense aussi que lors de l'export des mix, un effet type compresseur/limiteur général était appliqué, mais impossible de savoir vraiment. Il n'y a donc aucun effet au mixage, sauf un peu de saturation sur certaines voix. Toujours fabriquée avec les moyens du bord : je monte le volume de la voix à 200%, j'exporte et je recommence... ça donne une saturation numérique très moche mais c'était ça ou rien.

Je trouve amusant que ces logiciels, qui n'avaient rien à voir avec le Metal, m'aient permis de créer mes premières oeuvres.



Question n°9 : Tu sors 2 splits (toujours en 2000), un avec Funérailles et un autre avec Archenterum et Covariance. A l’exception d’Exocet ce dernier split fait office de recueil entre 3 des projets que tu as créé/ auquel tu as participé. Il se nomme d’ailleurs “Triptych of Death”, le (triptyque de la mort en français). Comment lies-tu ces trois projets entre eux?

Matthias : En fait, l'idée de faire des splits, c’était pour des questions d'économie de moyens et ainsi faciliter la promotion. Le lien entre tout ça ce n’est pas grand chose d’autre que le fait que j'ai participé à tous ces projets. L’idée du triptyque était aussi assez originale, bien plus rare que les splits à deux groupes. Malgré ma participation commune aux projets, les 3 démos sont très différentes sur "Triptych of Death".

Par la suite, Archenterum est devenu mon groupe principal et a évolué à tous les niveaux ; particulièrement avec l'arrivée de Jean-Louis en 2005. Et les compos devenant plus riches se sont aussi nourries d'idées que j'avais pour Covariance ou Deathwing. Par exemple, "The Ending" était composé pour Deathwing à la base. C'est un morceau qui parle de suicide et devait servir de conclusion pour le projet.



Question n°10 : Sur Jamendo on apprend qu’en 2002 / 2003 une 3ème démo plus axée Grindcore a été enregistrée mais jamais publiée. Pourquoi avoir stoppé à ce moment, et as-tu toujours ces enregistrements démo?

Matthias : Pour différentes raisons j’ai mis mes projets solos en stand by pendant une période.
En partie parce qu’avec Archenterum, qui est devenu mon groupe principal en 2004, je pouvais suffisamment donner cours à mes envies créatives.
Et puis j'ai eu un besoin fort d’exprimer des choses vers 2012 et je me suis revenu sur Deathwing et Covariance.

La 3e démo a été retravaillée pour devenir "Hatred After Death". Je n'ai gardé que les meilleurs morceaux.

Voici cependant un inédit pour lequel je n'avais pas de texte et qui est resté en l’état. Son petit côté "Death ́n’ roll" fait que je ne l'ai pas gardé. Et puis j'avais la flemme de refaire le solo qui n’est pas très bon.

♪ Deathwing - Morceau Sans Titre Instrumental (nom de code "Carnage") ♪



Question n°11 : En 2012, je cite “Deathwing is active again”. Ce qui implique un arrêt du projet avant cette reprise. As-tu tout arrêté avec Deathwing en 2003 avant de reprendre en 2012? Ou est-ce que l’abandon de la 3ème démo n’est pas liée à la fin du projet?

Matthias : Je n'ai pas vraiment arrêté mais j'étais moins productif et concentré sur d'autres choses.
J'ai maquetté quelques trucs par-ci par-là mais je pense que germais déjà l'idée de mettre fin au projet un jour, parce que j'avais peut-être fait un peu le tour de mon inspiration.



Question n°12 : Toujours sur Jamendo, on peut lire que tu as sorti une piste en 2013 “Killered” une piste enregistrée l’année précédente, et une autre version de “Raised by the Winds” en 2002 (originalement sortie en 1999). Est-ce que tu as beaucoup de pistes comme ça que tu ne publies jamais? Pour les deux que j’ai cité, qu’est-ce qui t’as poussé à quand même les sortir plus tard?

Matthias : J'aimais bien ces deux morceaux c'est ce qui m'a motivé à les publier.
Mais il me reste des trucs inédits. Pas forcément des choses intéressantes ; surtout des idées inabouties.

J'avais par exemple sorti une version spéciale de "Black Snow" sur une compil underground "The Manifest" (aujourd’hui introuvable), éditée par Manu de Funérailles. C'est une version proche de celle de la première démo.

♪ Deathwing - Black Snow (Manifest version) ♪

Tu apprécieras la partie finale avec la guitare en son clair qui sonne faux, par rapport au synthé ; synthé dont l'interprétation est très approximative, même pour quelqu'un qui a fait un an de piano.



Question n°13 : Deathwing sort donc sa dernière démo le 1er Juin 2014 : “Hatred After Death”. Le son est bien plus travaillé et propre, les guitares sont lourdes, le mix est globalement plus axé Deathgrind, tout en gardant des éléments divers. Ce sont donc les fameuses pistes de la démo abandonnée? Tu me dis si je fais fausse route, mais tu annonces que ces pistes ont été enregistrées en 2012 et tu les aurais sorties 2 ans plus tard? Les dates sur Jamendo ne sont peut-être pas bonnes, à toi de me corriger si je suis dans le brouillard!

Matthias : Si je l'ai dit sur Jamendo c'est que c'est vrai.
Honnêtement je ne me souviens pas de tout et j'ai du vérifier mes fichiers et ma page metal-archives pour reconstituer mon parcours avec exactitude. Cela dit c'était marrant de me replonger dans tout ça ; je t'en remercie.

Mais oui il s'agissait bien de la 3e démo abandonnée. J'ai ré-enregistré les guitares (mais pas la basse), j'ai enregistré les voix et j'ai mixé le son avec des outils plus modernes.
Cependant, je crois que c'était plus logique de publier d'abord la 2e démo en ligne avant de sortir "Hatred After Death".

D'ailleurs le titre révèle bien l'idée qu'au moment de la sortie, le projet était déjà terminé.



Question n°14 : Si j’en crois Metal Archives, Deathwing se termine à nouveau en 2014. Pourquoi avoir clos le projet, Archenterum et Covariance prenaient trop de place? Comptes-tu revenir avec Deathwing un jour, ou un nouveau projet similaire?

Je ne pense pas revenir avec Deathwing.
J'ai démantelé les maquettes inédites pour y récupérer les idées intéressantes et les utiliser dans Archenterum. J'ai mis le reste à la "poubelle".
Sur l'album "Méconium" d'Archenterum, le morceau "The Arrival" était un morceau de Deathwing par exemple, même s'il a été pas mal retouché.

Aujourd'hui, je n'ai plus vraiment l'inspiration pour faire des morceaux pour Deathwing.
Même si j'ai sorti des morceaux en 2013 et 2014, en fait tout avait été composé bien avant. C'était plutôt un moyen de conclure ce projet et d'avancer vers d'autres choses.



Question n°15 : De quoi parlait Deathwing? Qu’est-ce qui t’inspirais dans les lyrics et les thèmes?

Matthias : Ecrire des textes n'était pas mon point fort, surtout à l'époque des débuts.
Les thèmes étaient un peu abstraits (la mort, ou la misanthropie, ...) inspirés de mes angoisses existentielles. Pas des trucs très qualitatifs et un peu clichés.
Et puis, pour une question de conformisme, mes textes étaient en anglais, comme la majorité des groupes. Même si j'avais un bon niveau scolaire, c'était très insuffisant pour faire de bons textes.
Aujourd'hui, j'arrive à faire de meilleures paroles dans mes autres projets. C'est un peu comme tout, il faut s'entrainer et pratiquer. C’est venu avec le temps.

Par exemple, voici grosso modo les sujets des textes de "Eternal Agony" :

     "Blood of Stars" parle de cosmologie et de la vie qui nait de la mort des étoiles.
     "A Scream from the Abyss" est un texte à la première personne sur un individu qui se fait torturer.
     "Dreams of Inner Void" est un texte abstrait aussi sur le thème du cosmos.
     "Humanhate" est un pur cri de haine envers une personne fictive.
     "Black Snow" a été inspiré par le film d'animation "Le Tombeau des Lucioles" et qui décrit les ravages d'un lieu après un bombardement.



Question n°16 : Qui a fait le logo du groupe et les autres visuels? As-tu tout fait tout seul à ce sujet ou as-tu bénéficié d’aide extérieure? Et si on étend à l’enregistrement, le mastering, le mixing etc… faisais-tu appel à des connaissances?

Matthias : La pochette du CD de la première démo, en version split avec Funérailles, a été réalisée par un graphiste, Sébastien Hayez.
Ayant bien aimé le résultat, nous avons aussi fait appel à lui aussi pour la pochette de "Triptych of Death".

Pour le reste des illustrations, c'est moi qui ai tout fait, toujours un peu avec un esprit "Do It Yourself".

J'ai dessiné le logo, même si je ne dessine pas vraiment bien. D'ailleurs ça se voit. Voici le dessin d'origine :

Une capture d'écran du logiciel Rave-e-jay
Logo du dessin d'origine de Deatwing. On devine derrière un formulaire d'enquête sur une ligne de bus, issu d'un reliquat d'un job d'été.

J'ai fait moi même la pochette de la version cassette de la première démo, de façon très simpliste. Je pense même que ça a été fait sous Paint :


Une capture d'écran du logiciel Rave-e-jay
A new way to die - pochette de la cassette tout de pixels vêtues.

Pour la réédition de Eternal Agony, j'ai retouché le logo numériquement pour que les lettres soient plus régulières et mieux agencées.
J'ai également fait la pochette moi-même en faisant du montage avec un logicel de retouches d'images. Idem pour "Hatred After Death"


Une capture d'écran du logiciel Rave-e-jay
Eternal Agony - pochette de la ré-édition numérique".

Comme dit, je me suis occupé des enregistrements et du mixage.
Quant au mastering, il n'y en a pas vraiment.
Ça ne fait que quelques années que je me suis penché sur la question et je commence à peine à faire mes premières armes dans ce domaine.
Néanmoins comme on a pu le lire au-dessus, tout ça était fait sommairement, notamment au début.



Question n°17 : Si les gens veulent découvrir Deathwing aujourd’hui, quelle piste leur conseillerais-tu? Y en a-t-il une que tu aimerais mettre en lumière plus que les autres?

Matthias : Je n'ai pas vraiment de conseils à donner. Je laisse les gens libres de leur découverte.

Pour ma part, mon morceau préféré est sûrement "A Scream from the Abyss".
Je ne suis pas un guitariste soliste et ce solo réalisé en une prise est un de ces miracles que je n'ai jamais réussi à reproduire. A l'inverse, pour les voix claires parlées, j'avais fait un truc super sur ma première maquette. Mais je n’ai jamais pu le refaire aussi bien et je suis moins satisfait du résultat final de ce passage vocal.



Conclusion : Merci beaucoup à toi Matthias d’avoir répondu à ces questions sur ton projet solo, Deathwing! J’espère que les gens auront l’envie de le découvrir ainsi que le reste de tes groupes. Si tu as des annonces, des recommandations ou quoi que ce soit à ajouter, le mot de la fin est pour toi!

Merci à toi une fois encore pour cette tribune qui m’est offerte. Je ne te cache pas que cette expérience un peu nostalgique m'a bien plue.

Merci à vous qui lisez et qui vous intéressez ainsi à une part insignifiante de l'histoire du Metal.

Il m’est égal que les gens aient envie de découvrir Deathwing. Honnêtement, il y a mieux à écouter. Mais si vous le faites et que vous avez sincèrement aimé, faites le moi savoir, cela rendra moins amère la futilité de mon existence et la mort qui m'attend au bout.




À l'occasion de la parution de cette interview, un re-record de "A Light in the Corridor of Evil" a été publié sur Firefly Productions! Découvrez le ici : A Light in the Corridor of Evil.

Discographie :

A New Way to Die (Démo, 1999)

Eternal Agony (Démo, 2000)

Les Secondes Funérailles / A New Way to Die (Split avec Funérailles, 2000)

Triptych of Death (Split avec Archenterum et Covariance, 2000)

Hatred after Death (Démo, 2014)




Informations diverses :

Activité : 1998 - 2014 (Split-up)

Pays : France (Les Angles, Occitanie)

Genre : Death/Thrash Metal

Label : Firefly Productions





Galerie :

Pas de galerie cette fois-ci, les images à montrer sont dans l'interview!






Liens :

Jamendo
Firefly Productions (Homepage)




Interview réalisée entre Juin et Août 2025. Publiée le 10/08/2025

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