Présentation du groupe :
Aryos délivre depuis 1999 un Black Metal unique et plein d'inspirations diverses et variées. La formation existait depuis 1994 sous le nom "Forlorn" avant de changer vers Aryos en 1997. Le groupe avec un nouveau line-up prépare un nouvel EP pour 2026, et à cette occasion j'en ai profité pour contacter Napharion, pour nous parler un peu de l'histoire du groupe et de ce qui est à venir!
Napharion (autour de 2000/2001)
Sommaire :
Question n°1 : Présentations
Question n°2 : La naissance d'Aryos
Question n°3 : Un projet perso? D'où vient le nom?
Question n°4 : Tes influences?
Question n°5 : "Strange Conviction"
Question n°6 : Le split avec Regnant and Thrall
Question n°7 : Zézette Productions?
Question n°8 : Les thèmes d'Aryos
Question n°9 : Le logo
Question n°10 : L'aura de Diana Orlow
Question n°11 : Nouvel EP, l'activité du groupe
Question n°12 : Le nouveau line-up
Question n°13 : Des exclusivités sur l'EP à venir
Question n°14 : Porta Daimon?
L'Interview :
Question n°1 : Salut Napharion, merci d’avoir accepté de répondre à mes questions sur ton groupe, Aryos! Avant tout, peux-tu te présenter?
Napharion : Depuis le début des années 90, je suis un passionné de Metal et de musique sombre et extrême. Mon engagement dans l’underground — fanzines, radios, labels, associations — me permet de soutenir ces formes d’art à la marge. Mais là où je trouve ma véritable liberté, c’est dans la création : avec Aryos, je façonne des univers sonores où se mêlent musique et ésotérisme, un espace où je peux pleinement exprimer mes visions les plus profondes.
Question n°2 : Raconte-nous la genèse du groupe, d’où vient-il, quand a-t-il été formé etc… En bref, l’histoire de la création de ce dernier!
Napharion : ARYOS est né en 1994 sous le nom de Forlorn, avant de prendre son nom définitif en 1997. Depuis, le groupe a sorti des démos, albums et EPs mêlant metal, occultisme et avant-garde. Nos albums Maître des Dominations Cérébrales et Les Stigmates d’Hécate ont confirmé que nous étions loin des mouvances et que nous évoluons en marge, suivant notre propre voie, presque comme des autistes.
Question n°3 : Peut-on dire que c’est ton projet bien que tu t’entoures de musiciens? D’où vient le nom Aryos, pourquoi avoir retenu ce nom en particulier?
Napharion : Non, ARYOS est bien un groupe où chaque musicien apporte sa pierre à l’édifice. C’est même très important à mes yeux que chacun puisse entrer en osmose avec l’entité et exprimer pleinement son art. Je suis simplement le fil conducteur, mais l’ensemble fonctionne comme une unité. Certes, le line-up a évolué depuis les origines : des personnes sont venues, d’autres sont parties, un peu comme dans la plupart des groupes. Mais les musiciens présents ne sont pas des mercenaires à mes yeux ; ce sont des acteurs primordiaux de la création. Pour le nom du groupe, c’est une vieille histoire : lors d’une séance d’écriture automatique, ce nom m’a été transmis. L’orthographe était différente à l’origine, et j’ai retiré quelques consonnes pour un meilleur impact. En réalité, je ne l’ai donc pas choisi : il m’a été imposé par un « ailleurs ».
Question n°4 : Aryos est “bizarre”, au sein du Black Metal vous jouez quelque chose d’assez symphonique et expérimental, quelles sont tes influences?
Napharion : Le côté symphonique a totalement disparu depuis Les Stigmates d’Hécate et, a priori, il n’est pas prévu qu’il revienne. Ce sont des éléments d’un lointain passé. Les influences musicales d’ARYOS sont vastes et sans limites. Chaque membre passé dans le groupe possède son propre patrimoine d’influences, et c’est ce qui fait la richesse de notre musique. Nous laissons la porte ouverte à toute inspiration susceptible de nourrir notre création.
Question n°5 : Vous avez sorti quelques EP, démos et compils entre les albums donc on ne va pas se focaliser sur chaque album en particulier comme j’ai l’habitude de faire, mais sur plusieurs choses à la fois. Vos 4 premières sorties, à savoir : Le Paroxysme (démo), 74, Portes Anges (EP), Chapitre III (EP) et Pleurs du Passé (compilation) sont sorties chez “Strange Conviction”. Ce label ne sortira que ces 4 disques d’Aryos ainsi que “Questing the Faustian Spirit” de Regnant and Thrall. Quel était votre lien avec ce label? Comment s’est faite la connexion?
Napharion : Strange Conviction était en réalité une association que nous avions montée avec des amis de l’époque. Elle a permis d’éditer quelques fanzines, d’organiser certains concerts, et de sortir quelques démos — notamment celles de Regnant and Thrall et d’Aryos. Il me semble aussi que Pétal, un projet goth Metal de l’époque, est passé par nous, mais peut-être seulement en distribution et pas vraiment en production. Strange Conviction a vécu quelques années, puis sur la fin je me suis retrouvé à tout gérer seul, en me consacrant uniquement à la distro, avant que l’association ne s’arrête vers 2004.
Question n°6 : En parlant de Regnant and Thrall, en 2008 vous sortez A Célébration to Lilith Von Sirius. Cependant vous le sortez chez D.U.K.E., vous êtes donc restés en contact avec le groupe après un passage commun chez Strange Conviction. Raconte-nous l’histoire de ce split et ce qu’il signifie ? Et aussi, question annexe, pourquoi avoir écrit “Célébration” avec des accents alors que le titre est en anglais ? (C’est peu important mais ça m’intrigue !)
Napharion : Julien de Regnant n’Thrall était devenu au fil des années un proche. Nous étions tous deux férus d’ésotérisme et vraiment sous le charme des écrits de Lilith Von Sirius. Nous avons donc eu l’idée commune de créer un tribute à Lilith Von Sirius, ce qui donnera naissance à ce split CD entre Aryos et Regnant n’Thrall. Différents noms de la scène ésotérique apparaissent en guest sur cet album, notamment Philippe Pissier, qui m’aida sur les textes, et Nasty de Blessed in Sin, qui fit les vocaux sur le titre de Regnant n’Thrall. Nous avions également fait appel à des chanteuses classiques pour un titre. Ce fut vraiment un très beau projet et une belle expérience, à la fois artistique et humaine. C’était également une époque où le line-up en place était très soudé. Même si, par la suite, cela s’est dégradé, j’en garde un très bon souvenir sur tous les plans. Pour l’écriture avec les accents, c’est une bonne remarque et sincèrement je vais te décevoir : il n’y a aucun sens caché, c’est tout simplement une erreur, ha ha ha.
Question n°7 : En 2000, Music Diable est présente sur la compilation Danses Macabres Volume 1 sortie par... Zézette Productions ? Un label... grec? Il faut que tu m’éclaires! Quel était ce label? Comment la connexion s’est faite entre vous et était-il vraiment grec ?
Napharion : Il faut aller fouiller dans de vieux dossiers... mais non, je n’ai pas souvenir que ce label était grec ; il venait bien de notre hexagone. Le mec derrière sortait plein de compilations en K7, comme c’était courant dans les années 90 — quelque chose qui se fait malheureusement beaucoup moins de nos jours. Je serais incapable de dire exactement comment la connexion s’est faite, sûrement lors d’un tape trading ou un truc dans le genre.
Question n°8 : De quoi parle Aryos de manière générale ? As-tu des thèmes de prédilection ? Qu’est-ce qui t’inspire ?
Napharion : Globalement, Aryos explore des thématiques ésotériques aux sens larges. C’est une fusion entre connexion avec un « ailleurs », d’introspection et de ritualisation sonore. C’est toujours très compliqué pour moi d’en parler, mais cela te donne une idée générale.
Question n°9 : Je trouve qu’on ne donne pas assez de crédit aux artistes externes (souvent pour les visuels d’ailleurs). Ils donnent une partie de leur âme pour faire vivre des groupes d’une certaine manière (c’est pareil avec les ingénieurs son, producteurs, etc...). Ma question est donc : qui a fait le logo d’Aryos ?
Napharion : Aryos n’a pas eu de logo réel avant Prophétie Acide. Nous utilisions alors une police «de dépannage ». C’est à partir de cet EP que Christophe Szpajdel m’a offert ce logo. Je pense qu’il est inutile de présenter ce monsieur, puisque c’est une légende vivante de notre scène.
Question n°10 : Si je ne dis pas de bêtise, Diana Orlow est la femme présente sur plusieurs des sorties dont nous avons parlé plus tôt. Je ne suis pas sûr cependant de comprendre pourquoi elle en particulier. Pourquoi avoir choisi cette artiste pour figurer sur tes pochettes ?
Napharion : Diana Orlow (Lilith Von Sirius) représentait pour moi une esthétique et une aura qui résonnaient parfaitement avec l’univers de l’ancien Aryos. Son œuvre mystique, étrange, occulte et torturée était source d’inspiration. Mais ceci appartient au passé, puisque nous n’utilisons plus, et a priori n’utiliserons plus, de photos de Diana.
Question n°11 : Si je t’ai contacté c’est parce qu’avec Aryos, vous avez annoncé le grand retour du groupe le 7 juin dernier. Votre premier album est sorti en 2004, le deuxième en 2015 et le troisième sortira a priori en 2025. Ce qui fait quasiment 10 ans entre chaque sortie majeure. Je me demandais alors, que se passe-t- il entre chaque sortie ? Vous travaillez sur l’album au fil des années ou vous vous laissez du temps avant de repartir ?
Napharion : La vie, les circonstances, les changements de line-up, tout un ensemble de facteurs, mais cela n'a pas vraiment d'importance. Aryos n'est pas un groupe pro avec des objectifs et contraintes commerciales, nous sommes un groupe underground et discret évoluant dans une niche, nous sommes entièrement libres. Je préfère mettre 15 ans à faire un titre que deux jours et que le résultat n'ait aucun intérêt.
Question n°12 : Tu as annoncé un nouveau line-up, de qui est-il composé ?
Napharion : Après Les Stigmates d’Hécate, quelques tentatives ont été faites avec différents embryons de création. J’ai essayé de travailler avec plusieurs personnes, mais rien n’a vraiment abouti. D’un commun accord avec JSR, guitariste sur cette période, nous nous sommes séparés. JSR est un guitariste talentueux, un véritable shredder qui a énormément apporté à ARYOS. Je lui en serai éternellement reconnaissant. Mais j’avais encore en moi une obsession créative : mes expériences et ma connexion « ésotérique » avaient besoin d’être mises en musique, c’était un besoin tortueux, l’égrégore avait besoin de nourriture. Les choses ont fait que je me suis rapproché de plus en plus de GRYP du groupe Litanie et Wintermoon, nous sommes devenus des amis partageant de nombreuses valeurs et un jour il m'a paru comme une évidence de lui proposer de rejoindre Aryos. Je lui ai donc montré mes compos et je lui ai donné carte blanche pour amener ces riffs et idées complémentaires. Nous avons longuement travaillé les arrangements pour, en parallèle, nous mettre à la recherche d'un batteur. Nous avons contacté deux anciens batteurs d’Aryos, mais le pacte n'a pas pu se conclure. J'en ai donc parlé à Cryptic de The True Goatblood. Je n’étais pas vraiment sûr qu'il soit partant puisqu'il évolue dans un registre différent, radical et pas du tout expérimental, mais c'est un musicien de haut niveau avec une oreille parfaite, un grand sens de la rigueur à la fois créatif et technique et après quelques breuvages il m'a dit un grand oui. Peu de temps après, même si on ne cherchait pas de bassiste puisque, en studio, Gryp ou Cryptic pouvaient les réaliser, j'ai rencontré Infecter, également membre de The True Goatblood et de Necropium (projet doom en cours de construction avec des membres de Eibon, The True Goatblood, Aryos). À la fin d'une répétition de Necropium où Infecter m'a littéralement mis une claque avec son jeu de basse, je n'ai vraiment pas pu m'abstenir de lui proposer le job de bassiste et, au vu de ses qualités, ce jeune homme a même pris la place de guitariste soliste sur certains titres. Donc à ce jour, le line-up est composé de moi-même au chant, de Gryp aux guitares, de Cryptic à la batterie et d'Infecter à la basse et guitare solo additionnelle.
Question n°13 : Peux-tu nous en révéler un peu plus sur l’album ? Sais-tu où il sortira, ou pour l’instant vous vous focalisez sur l’enregistrement ?
Napharion : Ce ne sera pas un album mais un EP. À ce jour, nous avons enregistré 95 % de la musique, nous devrions en principe pas tarder à conclure la partie instrumentale et j'espère rentrer en studio pour les prises de chant d'ici peu. L'EP s'annonce être comme du pur Aryos, toujours improbable, occulte et expérimental, faut pas s'attendre à une suite des Stigmates d’Hécate ni à un retour dans le passé. Aryos n'a jamais fait deux fois la même chose et va apporter un nouveau souffle avec l'EP. En principe, je ne pense pas qu'on démarchera un label, je pense qu'il sortira directement chez Chaoscibel, mon propre label. Je n'ai pas envie de perdre du temps et de devoir dépendre d'un autre label et de ne pas avoir le contrôle total de la propagande et distribution, mais bon, on verra quand tout sera prêt comment on fait. Je pars pour le moment sur cette idée.
Question n°14 : Petite question annexe, en 2020 tu sors “Faustologie” avec Porta Daimon. Si mes informations sont bonnes, depuis 1994 tu n’as joué qu’avec Aryos. Quel était le but de ce groupe ? Qu’en est-il aujourd’hui ?
Napharion : Non, j’ai bien d’autres projets, notamment Markab Project et depuis peu Necropium. Concernant Porta Daimon, ce projet est mort : c’était un oneshot à l'ancienne, dans des conditions à l'ancienne, avec un spirit à l'ancienne, un Black Metal Raw typique des années 90, une sorte de Black Metal école grecque qui copulerait avec les Légions Noires, c'est sale, pas forcément très droit mais l'expérience était primordiale.
Conclusion : Merci Napharion pour ces précisions sur Aryos! On vous rappelle que l’EP est en cours de création, vous pouvez suivre Aryos sur Facebook pour avoir toutes les news à venir. Napharion, le mot de la fin est pour toi, si tu as quoi que ce soit à ajouter, c’est ton moment !
Comme dit ce sera un EP et ce sera pour 2026 si tout se passe bien, merci à toi, support underground or die.
Discographie :
Le paroxysme (Démo, 1999)
74, porte des anges (EP, 2000)
Chapitre III (EP, 2000)
Pleurs du passé (Compilation, 2003)
Maître des dominations cérébrales (Album, 2004)
A Célébration to Lilith Von Sirius (Split avec Regnant and Thrall, 2008)
Prophetie acide (EP 2011)
Les stigmates d'Hécate (Album, 2015)
Informations diverses :
Début d'activité : 1994 (Actif)
Pays : France
Genre : Avant-Garde Black Metal
Label : Exu Rei Records
Liens :
Galerie :
Photo promo pour "Les stigmates d'Hécate".
Aryos autour de 2000/2001
Divers :
Flyer pour la version cassette et des boxes limitées de l'album : "Les stigmates d'Hécate".
Interview réalisée entre le mois de Juin et Octobre 2025. Publiée le 29/11/2025