logo du groupe

Présentation du groupe :

D'TR (aussi connu sous le nom "Dig 'Till Rest") était un groupe de Heavy/Speed Metal français du début des années 2000.
Le groupe est originaire de Fécamp en Normandie et s'est produit sur scène à plusieurs reprises dans cette même région.

Après avoir découvert le groupe sur metal archives, et constatant le cruel manque d'information sur D'TR, j'ai décidé de creuser moi même.
Par chance, j'ai pu trouver le contact du batteur du groupe, Thomas Vincent! Qui, en plus d'avoir répondu à mon message,
a eu la gentillesse d'accepter cette interview.

Découvrez donc D'TR dans cette entrevue complète!

Photo du groupe

Geraldine, Thomas, Olive et Ray (2001)



Sommaire :

Question n°1 : Présentation

Question n°2 : Les ambitions du groupe

Question n°3 : Premiers enregistrements

Question n°4 : Le deuxième album

Question n°5 : D'TR et les concerts

Question n°6 : L'album annulé, "Opus Dei"

Question n°7 : Des regrets?

Question n°8 : La production des CD's

Question n°9 : Les visuels

Question n°10 : Les paroles

Question n°11 : Préserver la musique

Question n°12 : Partage de la scène avec d'autres groupes

Question n°13 : Un morceau dont tu es fier?

Question n°14 : La question matos

Question n°15 : Thomas et Megadeth

Question n°16 : Rééditer les albums?




L'Interview :


Question n°1 : Salut Thomas, merci de prendre le temps de répondre à ces questions au sujet de ton ancien groupe : "D'TR".
Pour commencer, j'aimerais que tu te présentes, et que tu nous racontes un peu ton parcours à la batterie pour arriver dans D'TR. (On peut divaguer sans soucis).

Thomas : Salut Axel, tout d'abord je te remercie de t'intéresser à D'TR. Je suis né en 1981 à Fécamp, une petite ville de Normandie. Gamin, j'ai vite pris goût à la musique, car mon père en passait tout le temps à la maison : du rock, du blues, un peu de variété française aussi... J'ai d'abord été fan de Michael Jackson. J'étais fasciné par les spectacles proposés par cet artiste hors du commun et j'essayais de recréer ses pas de danse dans ma chambre. Ensuite j'ai découvert le hard rock avec les Guns N' Roses. Je regardais sans cesse les deux VHS de leur concert de '92 à Tokyo et je voulais me mettre à la place du batteur. Mon père a remarqué à cette époque que je tapais constamment sur la table et il a décidé de m'acheter une batterie à l'âge de 13 ans. Un premier prix, histoire de me faire la main. Peu de temps après j'ai découvert le métal avec Iron Maiden (The Number of the Beast) et Metallica (le black album). J'ai fait quelques années de conservatoire mais j'ai très vite laissé tomber car on voulait m'apprendre du jazz alors que moi je voulais apprendre la double pédale! J'ai ensuite découvert Megadeth, mon groupe préféré. Mon père nous avait acheté des places pour aller les voir au Zénith de Paris le 21 avril 1995 sur la tournée de Youthanasia et ça a été la claque ! Mon tout premier gros concert ! Des métalleux partout, une ambiance de folie, et un groupe au top de sa forme ! J'étais hypnotisé par Nick Menza : sa batterie était transparente, elle était perchée à 2 mètres du haut, elle avait un rack avec des cymbales qui étaient suspendues par le haut ! La classe ultime ! A partir de là j'étais accro au métal. Je visionnais sans cesse les quelques VHS pirates que j'avais pu récupérer à droite à gauche, j'investissais tout mon argent de poche dans les CDs, je lisais sans cesse les paroles tout en disséquant les pochettes des albums. Au fur et à mesure j'ai commencé à durcir le ton en écoutant des groupes comme Pantera, Slayer, Sepultura. Je pratiquais énormément à la maison, au grand dam de nos voisins, mais il manquait un élément clé dans ma petite ville normande : un studio de répétition ! Par chance un local de répèt a ouvert à Fécamp au début de l'année 1998. Sous quelques semaines, plusieurs annonces de groupes à la recherche de divers musiciens sont apparues sur le tableau prévu à cet effet et j'ai répondu à l'annonce d'un groupe cherchant un batteur pour faire du Metallica, du Megadeth et des compos ! Après une répèt j'ai rejoint le groupe et D'TR (ou Dig 'Till Rest en anglais - "creuse jusqu'au repos" en français) est né !




Question n°2 : En voilà une réponse très complète! D'TR est donc né en 1998. Quelles étaient vos ambitions à ce moment là? D'TR s'est-il formé pour du sérieux ou pour quelque chose de plus léger qui permet de se défouler? Qui était à l'initiative de l'annonce à laquelle tu as répondu? Peux tu nous raconter comment le groupe fonctionnait et ton rapport aux autres membres que visiblement tu ne connaissais pas avant de les rejoindre.

Thomas : A l'origine, le groupe ne comptait qu'un bassiste/chanteur (Raynald, ou Ray) et un guitariste (David). Ce sont eux qui ont passé l'annonce à laquelle j'ai répondu. Je ne me souviens même plus si le groupe avait un nom quand je l'ai rejoint. Le nom DTR est venu dans les premiers mois, et reprennait les initiales de nos prénoms : David, Thomas et Raynald. A partir de ces initiales nous avons trouvé le nom anglais "Dig 'Till Rest". Le groupe n'avait aucune ambition pré-établie. Nous voulions juste nous amuser, jouer la musique qui nous bottait, et nous frotter à la composition. Nous étions prêts à donner des concerts, à enregistrer notre musique et à la distribuer, mais nous n'avions pas d'objectifs précis. Je ne connaissais ni Ray ni David avant de les rejoindre mais mes parents connaissaient Ray et ses parents, ainsi que la mère de David (Fécamp étant une petite ville). En tant que groupe, nous devions donc apprendre à nous connaître, mais il y avait déjà une bonne ambiance de par les relations mutuelles entre les personnes du groupe et les personnes externes au groupe. Je me rappelle avoir été très à l'aise avec Ray et David dès le début. On répétait tous les vendredis soir et on se marrait bien. Nous avons commencé par apprendre des reprises de Metallica et Megadeth, puis Ray et David ont proposé quelques idées de riffs sur lesquelles nous avons travaillé pour écrire nos premiers morceaux.




Question n°3 : Vous avez donc commencé à gratter vos propres riffs, et tout ceci a débouché sur le CD "Blood Sucker"? Du moins je théorise, vu qu'il n'y a aucune information à ce propos en ligne, j'aimerais que tu éclaires ma lanterne si tu le veux bien!

Thomas : Alors, non, "Blood Sucker" allait venir un peu plus tard. Nous avons d'abord enregistré une démo quatre titres. Nous voulions nous essayer au studio et notre local de répèt (Le Loc') offrait un service d'enregistrement. Ainsi, en septembre 1998, nous avons sorti une démo intitulée "Dead Pigs Squad" avec une jaquette des plus originales. Le titre et l'artwork plutôt insolites venaient d'un délire de Ray qui nous avaient imaginé en tant que "cochons de l'espace". Il y a d'ailleurs un titre un peu farfelu sur cette démo qui s'intitule "Space Pigs". Nous n'avions pas beaucoup de moyens et le temps en studio était très court, la démo a donc été enregistrée en une prise. Suite à cette démo, nous avons décidé de chercher un 2e guitariste. David était très bon en rythmique, mais reconnaissait lui-même ne pas être le plus grand soliste qui soit. Nous avons donc été rejoints en fin d'année par Manu. A quatre, nous avons continué l'écriture de nouveaux morceaux. Au final, nous avions sept titres pour notre premier album : "Blood Sucker", y compris les quatre titres originaux parus sur notre démo que nous voulions ré-enregistrer. Nous avons ajouté une intro clavier (composée par un ami) pour proposer un huit titres. "Bloodsucker" a été enregistré au Loc' en quelques jours et est sorti en juillet 1999. A savoir que cet album contient aussi un court instrumental en morceau caché, il s'agissait en fait de l'intro que nous jouions en début de concert à l'époque.




Question n°4 : En 2002 sort Nothing Beyond, votre deuxième album donc. La production est plus propre, les pistes sont globalement plus agressives, et vous y avez introduit le clavier. Je pense notamment à la piste "A.M.E." qui en a, combinant du Heavy/Thrash Metal avec du synthé "funéraire". Un combo qui marche particulièrement et qui m'évoque une marche funèbre, d'ailleurs il n'y a pas de chant sur celle-ci, comme si vous laissiez parler cet instrument à la place du chanteur. Raconte nous un peu l'histoire de cet album, et la direction que vous vouliez prendre avec celui-ci.

Thomas : Après "Blood Sucker", nous avons connu quelques turbulences au niveau line-up. David est parti, nous avons alors accueilli Olive dans nos rangs. Puis c'est Manu qui a décidé de partir, et nous avons eu du mal à trouver un remplaçant motivé qui convenait au groupe. A l'époque, nous écoutions pas mal de groupes à claviers, des groupes de speed style Stratovarius, mais aussi des groupes plus heavy comme le groupe allemand Rage (nous étions fasciné par l'album XIII avec le Lingua Mortis Orchestra). Ma cousine jouait du clavier. Au détour d'une conversation, elle a montré un intérêt pour le groupe, presque en rigolant, mais nous l'avons prise au pied de la lettre et nous avons décidé de tenter l'aventure avec un clavier à la place d'une 2e guitare. Ca nous a permis de proposer des choses différentes, assez intéressantes, avec une plus grande variété de textures, comme l'intro au clavecin de "As Mad as a Hatter". Nous avons aussi fait quelques expérimentations comme sur la piste "A.M.E." qui t'a interpellé à juste titre. Puisque l'album traitait beaucoup de l'âme, de l'au-delà, nous cherchions un titre simple contenant le mot âme. Nous avons décidé d'intituler le morceau "Another Musical Experiment" mais sous forme d'acronyme (le titre entier n'apparaît d'ailleurs nulle part sur l'album). Ce titre était une expérimentation de par son côté instrumental, mais aussi par l'utilisation du clavier plus prononcée que sur les autres morceaux. Pour revenir à l'album en général, nous avions envie de durcir un peu le ton, tout en proposant un ensemble toujours très mélodique, mais aussi plus technique et plus recherché. Nous avons aussi revisité "The Dark Side of the Prophecy", initialement paru sur "Blood Sucker". Olive trouvait que la seconde moitié de ce titre pouvait être remplacée par quelque chose de plus riche. Nous avons donc retravaillé et ré-enregistré cette chanson et nous l'avons rebaptisée "Dark Side". A noter pour les amateurs de black metal français que l'album a été mixé et masterisé par Neb Xort, alors claviériste de feu Anorexia Nervosa. J'ai halluciné quand j'ai appris que c'était lui que j'avais en face de moi! 🙂 A sa sortie, "Nothing Beyond" a été chroniqué par Hard Rock Magazine et Hard n' Heavy et a reçu des avis plutôt favorables. Sur scène, les claviers nous ont permis d'interpréter des chansons moins attendues comme "Long Way Home" de l'excellent groupe de metal prog anglais Threshold.




Question n°5 : Les concerts, parlons-en! On va faire un petit bon dans le futur, en quelle année l'aventure "D'TR" a-t-elle pris fin? Avez vous joué en live tout au long de l'activité du groupe? Raconte nous un peu ton rapport aux concerts et pourquoi pas des dates qui auraient pu te marquer.

Thomas : Officiellement, D'TR était en activité de 1998 à 2004. Scéniquement, nous étions surtout actifs en 1999 et 2000. Nous avons eu un succès ma foi assez modeste. Nous n'avons donc jamais fait de grandes tournées et nous n'avons jamais joué en dehors de notre Normandie natale. Nous avons donné quelques représentations en 2001, mais nous nous penchions avant tout sur l'écriture de notre deuxième album, "Nothing Beyond". En 2002, nous avons donné quelques concerts pour promouvoir le nouvel album mais je suis parti étudier en Angleterre de septembre 2002 à juin 2003. Nous étions donc en suspens à ce moment-là. Quand je suis rentré en France, nous nous sommes atteler à la composition d'un troisième album. Encore une fois pas de concerts pendant cette période, et nous n'en avons pas redonné avant la fin officielle du groupe.
En termes de concerts marquants :
- le premier, bien sûr, nous avons joué un set de 30 mins (je crois) lors d'un festival en 1998. J'avais 17 ans à l'époque. Nous étions tous morts de trouille, mais l'accueil a été plutôt bon!
- un concert donné dans une petite ville du Calvados en 1999, où l'organisateur nous avait invités au restaurant après notre prestation. De vraies rock stars! 🙂
- un concert donné pour la sortie de notre deuxième album et où nous avions interpreté l'intégralité de l'album. Nous avons eu quelques plans galère aussi bien sûr. Je pense à un concert donné lors d'un événement sportif où une personne faisant partie de l'organisation est montée sur scène pendant notre premier morceau pour nous dire qu'on jouait trop fort ! A noter que nous n'étions pas responsables du son. Ray a vu rouge et a annoncé l'annulation du concert devant des spectateurs médusés. Je pense aussi à notre deuxième concert en 1998 où nous avons joué dans une petite salle des fêtes pour le Téléthon et où on nous avait présenté comme un groupe qui allait faire danser tout le monde. Nous avons ouvert avec "Creeping Death" de Metallica.🙂 En général, je garde un bon souvenir de nos concerts. Sachant que beaucoup de gens devant lesquelles nous nous sommes produit ne connaissaient pas forcément nos compos, et que malgré tout nous avons toujours reçu un bon accueil, avec souvent des félicitations ou des encouragements à la fin des concerts.




Question n°6 : Ce troisième album ne verra finalement pas le jour. Où en étiez vous dans la composition de ce dernier? Est-ce que vous aviez pu enregistrer quelques morceaux, ou est-ce que c'en est resté au stade de recherche? Et puis, une fois le groupe officiellement séparé, qu'avez vous fait? Avez vous continué dans la musique, formé de nouveaux groupes ou vous êtes vous arrêtés là?

Thomas : Au moment de "Nothing Beyond" notre groupe comprenait une claviériste (Géraldine), un guitariste (Olive), Ray et moi. Avant mon départ pour l'Angleterre en 2002, Géraldine a quitté le groupe. A mon retour d'Angleterre, nous avons décidé de rester à trois et de nous pencher sur un nouvel opus. Nous avons composé l'intégralité du troisième album, et j'ai même enregistré toutes les pistes de batterie. Mais ce troisième album n'a jamais abouti car, malheureusement, Olive a eu de gros problèmes de santé qui l'empêchaient de jouer de la guitare. Après son diagnostic de sclérose en plaques, nous avons arrêté d'un commun accord. Nous sommes toujours très bons amis et nous nous recroisons de temps en temps. Olive et Ray ne font plus de musique à ma connaissance. Je me suis installé en Angleterre en 2006 et j'ai eu divers projets mais plutôt des groupes de reprises/tributes. Pas de compos.




Question n°7 : C'est dommage que ça ait dû se terminer de la sorte, mais d'après ce que tu me dis ces années au sein de D'TR ont été bien chargées mine de rien! Tu n'as pas un sentiment d'inachevé avec ces compositions qui ne verront jamais le jour?

Thomas : C'est certain qu'il y a une sorte de déception. C'est d'autant plus vrai que la musique était très aboutie, la plus aboutie que l'on ait écrite. Un excellent mélange de mélodie et de technique. Sachant que j'avais commencé à faire des chœurs et chanter quelques lignes en lead, donc cet album était censé avoir mon chant ainsi que celui de Ray. Mais bon, on parle d'un travail effectué il y a 20 ans maintenant. Pas mal d'eau a coulé sous les ponts depuis. Je pense que Ray et Olive détiennent toujours les pistes de batterie. Qui sait si la musique sortira un jour ?!




Question n°8 : Franchement, ça serait excellent d'avoir un 3ème album de D'TR 20 ans après avec les nouvelles idées et les anciennes! D'ailleurs, je me demandais, comment ça s'est passé pour le tirage des CD's? Aviez vous un label, ou financiez vous tout de votre poche?

Thomas : Pas de label. Tout en auto-production. Mon père, qui était président de notre asso à l'époque, avait fait un travail colossal de promotion pour notre premier album. Il avait réussi à obtenir des subventions de diverses entreprises pour l'enregistrement. Ensuite nous avons fait des souscriptions pour le pressage. Du bon vieux crowd-funding en soi.... Pour le deuxième album, pareil, nous avons eu recours aux souscriptions pour financer l'enregistrement et le pressage. Nous avions aussi un peu d'argent de côté venant des cachets des différents concerts ou des ventes de CDs.




Question n°9 : Les visuels (pochette, logo, layout etc...) c'est quelque chose qui me parle beaucoup et que je trouve essentiel pour bien aller avec la musique, que ça soit du fait main, ou du pro, c'est toujours intéressant à analyser. Quel était le rapport du groupe avec les visuels, aviez vous des inspirations particulières?

Thomas : C'était Ray qui s'occupait des visuels : affiches de concert, pochettes d'album, etc. Avec sa version Photoshop un peu roots de l'époque, il a préparé tout l'artwork lui-même. La pochette du Blood Sucker est venue d'un tambour de machine à laver qui trainait dehors à côté de notre studio de répèt. Le tambour avait été peinturluré et Ray en a pris une photo en gros plan pour s'en servir comme fond de pochette. Pour Nothing Beyond, il avait juxtaposé une photo du ciel fécampois avec une photo d'une gargouille de l'abbatiale de Fécamp. J'aime beaucoup cette pochette. Les paroles du deuxième album étaient assez spirituelles ; elles parlaient de la folie, de l'au-delà, des expériences de mort imminente, et le visuel rend bien tout ça je trouve. Le logo avait été simplifié aussi pour faire plus pro, moins fait main.



Question n°10 : Et c'est vrai qu'il s'en dégage quelque chose de ces pochettes. Elles sont assez représentatives du genre de l'époque, plutôt simples, mais avec une âme. Tu viens d'évoquer un peu les thèmes du dernier album et c'était plus ou moins ma question suivante. Je vais donc la modifier un peu, vouliez vous faire passer un message au travers de vos paroles? Est-ce qu'elles étaient plus personnelles et intimes ou étaient-elles romantisées à la manière d'une histoire à suivre?

Thomas : Encore une fois, c'était surtout Ray qui s'occupait des textes, même si j'en avais écrit un ou deux pour le troisième album. Pour les inspirations, c'était ce qui nous entourait à l'époque, mais aussi le surnaturel, la folie, la mort, enfin plein de choses joyeuses comme celles-ci mais qui laissent un grand champ d'inspiration. Les paroles n'étaient pas basées sur des expériences personnelles. Elles étaient plutôt romantisées en effet, même si elles étaient souvent écrites à la première personne. Notre troisième album allait s'intituler "Opus Dei" et l'inspiration était les religions (sans distinctions), l'effet néfaste qu'elles peuvent avoir sur l'être humain, le fanatisme, les attentats, les fausses croyances, les sectes, les prédicateurs et tous types de bonimenteurs. Nous chantions avant tout en anglais, mais il y avait aussi un peu de latin sur "Soul Keeper" (sur "Nothing Beyond") et je crois même que nous comptions ajouter un peu de français sur le troisième opus.




Question n°11 : Je ne dirais pas que j'ai eu beaucoup de mal à te trouver, sachant où chercher. Mais quelqu'un qui n'aurait que le nom du groupe aurait beaucoup de mal à trouver des informations à votre sujet. Ce qui est aussi étonnant, c'est que "Bloodsucker" a été tiré à 500 exemplaires (si mes informations sont correctes)! Mais j'ai l'impression que personne n'a pris la peine de préserver les compos du groupe. Pourtant le groupe a existé dans une période clé d'internet qui est, le début des années 2000. Malgré ça (corrige moi si je me trompe), il semblerait que vous n'ayez jamais eu de site, ou même de Myspace, qui était limite un passage obligatoire pour tous les groupes de cette époque. Même à titre posthume, vous n'avez jamais voulu/songé partager vos créations?

Thomas : Nous avions bien un site internet, comme tous les groupes de l'époque en effet ! Mais pas de MySpace. Quand le groupe a arrêté, nous avons dissous l'asso que nous avions créée aux débuts du groupe, et nous avons tout simplement laissé expirer notre domaine et notre hosting, car nous ne voyions pas l'utilité du site sans l'existence du groupe. Il faut savoir que le site ne contenait que des infos styles bio, membres, page de concert, remerciements, revues de nos CDs, etc. mais pas de musique numérisée. A l'époque, la numérisation et la pérennisation n'étaient pas automatiques, Youtube n'existait pas, et c'est bête à dire mais nous n'avons pas cherché à préserver notre musique pour les générations à venir.🙂




Question n°12 : Je pense qu'on a fait le tour des plus grosses questions. J'aimerais à présent passer sur quelques questions plus légères avant de conclure cette entrevue! Avez vous partagé la scène avec d'autres groupes régulièrement ou étiez vous plus à faire votre musique de votre côté? Si oui, te rappelle tu de certains noms?

Thomas : Quand le studio de répétition a ouvert dans notre ville il y a eu comme un appel d'air et beaucoup de groupes sont apparus sous quelques mois, si bien qu'on croisait souvent les mêmes personnes, on finissait par bien se connaître, et on retrouvait souvent les mêmes groupes sur les scènes. Surtout que le studio avait organisé des concerts anniversaire deux ans de suite pour fêter l'ouverture des locaux. Mais je retiens avant tout les noms de trois groupes que j'appréciais énormément à l'époque et avec lesquels nous avons partagé la scène :
-Hajiro (excellent groupe de gros rock, même s'ils n'ont plus le chanteur qui faisait leur charme)
-Bug (très bon groupe de rock néo, façon Korn et Deftones)
-Mr Jack (groupe de rock très sympathique, qui s'est appelé ensuite Radiosofa).




Question n°13 : Parmi tous les morceaux composés pour le groupe, y en a t-il un dont tu es plus fier que les autres? (Que ça soit dans ton travail à la batterie ou le rendu final).

Thomas : Je me souviens avoir été très fier des morceaux que nous avions composés pour le troisième album. Mais, puisqu'il n'y a pas de morceaux finis à ré-écouter, je vais choisir des morceaux de "Nothing Beyond". Je te propose un top trois :
-tout d'abord, le titre éponyme "Nothing Beyond" car je trouve les riffs et la structure bien chiadés, et je trouve aussi qu'il y a une certaine maturité dans l'écriture. Je me rappelle avoir écrit les riffs des couplets et refrains avec Olive un soir chez lui. On y a passé plusieurs heures et nous étions très satisfaits du résultat. Je ne joue pas de guitare mais Olive avait apporté quelques idées et nous avions tissé tout ça ensemble. Un très bon souvenir.
-ensuite, "Is Madness Inside of Me" surtout pour mon travail à la batterie, mais aussi ce riff monstre qu'on avait pondu après le deuxième refrain. Sûrement le riff le plus heavy qu'on ait composé.
-enfin, "The Last Throw of the Dice". Je suis un fan ultime de Megadeth et je trouve que ce morceau est le plus bel hommage à Megadeth qu'on ait pu offrir. Les riffs, les mélodies... ré-écouter cette chanson presque 25 ans plus tard me donne toujours autant envie de headbanguer !




Question n°14 : On va finir par tous vouloir l'écouter ce 3eme album! Je n'avais pas pensé à te demander un top 3, c'est une très bonne idée, comme ça ceux qui nous lisent peuvent avoir un aperçu et savoir où commencer si ils veulent découvrir le groupe. Une petite question "matos" pour continuer car je sais que ça plaît à pas mal de monde. Quelle batterie (et quel matériel de manière générale) utilisais-tu lors des enregistrements et des concerts?

Thomas : Hormis les concerts où l'on devait jouer sur les batteries fournies, j'ai toujours utilisé ma propre batterie, que ce soit pour les enregistrements ou les concerts. Une Yamaha Stage Custom que mes parents m'ont payée au début de D'TR. Mon set-up était vraiment de base : deux rack toms de 12 et 13 pouces, un tom basse de 16, une grosse caisse de 22, une caisse claire de 14. J'avais deux cymbales crash, une ride, un charlé et une china. Je n'avais pas de préférence de marque pour les cymbales à l'époque, donc j'ai acheté ce qu'on m'a recommandé en magasin avant chaque achat : à savoir Alpha Paiste pour le charlé, Sabian pour les crash, Meinl pour la ride et Wuhan pour la china. Ma Wuhan coûtait très peu d'argent, elle sonnait plutôt pas mal et elle tient toujours le coup. Je n'ai jamais changé de batterie. J'utilise toujours ma bonne vieille Yamaha Stage Custom. Pour la double pédale c'était une Iron Cobra. De nos jours, j'utilise Soultone pour mes cymbales (marque dont Nick Menza était endosseur, encore une fois, Megadeth...!)




Question n°15 : Tu as effectivement cité Megadeth pas mal de fois, comme tu l'as dis tu es un "fan ultime"! Quel est ton album préféré de ce groupe, et comment Megadeth en général t'as influencé pour D'TR? Aller j'en greffe une autre à tout ça, quels autres groupes/albums t'ont marqué/influencé?

Thomas : J'ai découvert Megadeth avec "Countdown to Extinction", mais leur meilleur album reste pour moi "Rust In Peace". Cet album a une énergie et une qualité d'écriture inégalées. Il n'y a rien à jeter dessus. Pour ce qui est de l'influence, quand je pratiquais la batterie dans ma chambre, je mélangeais et tirais au sort des petites étiquettes que j'avais préparées avec tous les morceaux de Megadeth. La quinzaine de titres que j'avais tirés au sort composaient la setlist du jour que je jouais dans son intégralité. Mon style s'est donc façonné en jouant beaucoup de Megadeth ! Nick Menza a été une grosse influence. Mon jeu s'est tout implement inspiré du sien. "The Last Throw of the Dice" en est un bon exemple. Pendant le 1er solo de guitare (lors de la partie mid-tempo), j'ai essayé de ne pas trop charger les parties de batterie et d'accompagner avant tout le riff avec des accents sur les cymbales, c'est ce que fait Menza sur le solo légendaire de "Tornado of Souls". Ou encore avant le dernier solo de "The Last Throw of the Dice", quand la guitare joue le riff toute seule, j'accompagne avec des pêches qui sont assez similaires à celles jouées par Menza vers la fin de "Five Magics". J'espère que tout ça est limpide! 🙂
Pour ce qui est des autres influences, "Burn My Eyes" de Machine Head reste une référence pour moi en termes de batterie. Chris Kontos est un monstre absolu sur cet album! J'ai repris quelques idées de Kontos sur des chansons de D'TR. Je révère également Gene Hoglan, même si je suis techniquement à des années lumières de lui. "Symbolic" de Death fait partie de mes albums préférés. Et bien sûr Iron Maiden, la référence!




Question n°16 : Voudriez vous faire des rééditions de vos albums pour faire découvrir vos compositions au plus grand nombre si vous aviez la possibilité?

Thomas : Si la numérisation de nos compos génère des millions de vues et qu'il y a une forte demande pour une tournée mondiale, on sera peut-être bien obligé ! 🙂 Mais il faudra d'abord retrouver les fichiers source. Rien n'est impossible, je suppose !




Crypt Tower : Je pense qu'on a fait le tour des sujets que je voulais aborder! J'espère que l'expérience t'a plu et que nos lecteurs ont apprécié découvrir D'TR en détails 20 ans après! Un immense merci à toi Thomas pour ton temps et ta dévotion! Je te laisse le mot de la fin, si tu as des recommandations, des actualités ou quoi que ça soit à annoncer, tu peux le faire ici!

Thomas : C'était très sympa, merci. A l'occasion de cet entretien, j'en ai profité pour réécouter nos albums et relire les articles de presse qui étaient parus. Je me suis revu 25 ans en arrière, et je me suis dit qu'on pouvait être fier du petit bout de chemin que le groupe a parcouru ensemble malgré un succès somme toute assez modeste. Je ne manquerai pas de partager le lien de l'entrevue avec les anciens membres que je côtoie toujours. Encore merci pour ton intérêt et ton enthousiasme.




Discographie :

Dead Pigs Squad (Démo, Septembre 1998)

Blood Sucker (Album, Juillet 1999)

Nothing Beyond (Album 2002)




Informations diverses :

Activité : 1998 - 2004 (Split-up)

Pays : France (Fécamp, Normandie)

Genre : Heavy/Speed Metal

Label : Auto-produit





Galerie :

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D'TR en 2001!

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De gauche à droite : David, Ray, Thomas et Manu (1999)

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De gauche à droite : Manu, Thomas, Ray et David (1999)



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L'homme qui a répondu à mes questions, Thomas! (1999)

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De gauche à droite Manu, Ray et Olive (2000)

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Thomas (2000)




Divers :

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Affiche du "Blood Suckers Tour" (1999)

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Affiche anniversaire "Le Loc" (1999)

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Pass anniversaire "Le Loc" (1999)

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Affiche du concert Wadsmash & D'.T.R (1999)

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Flyer pour le concert de Mr Jack avec D'TR, Bug et Hajiro (2000)






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Logo époque "Blood Sucker"

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Logo époque "Nothing Beyond"






Liens :

Metal Archives
Playlist YouTube (La discographie complète!)
Site officiel 1 @ archives.org (époque "Blood Sucker")
Site officiel 2 (époque "Nothing Beyond", lien mort)




Interview réalisée entre le 14 et le 25 Avril 2025. Publiée le 25/04/2025

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